8 août 2016, Carioca Arena, théâtre du tournoi olympique de judo à Rio. 2 jours après la médaille d’or de Greg Van Avermaet, la Belgique a l’opportunité de s’offrir un nouveau podium. Le judoka, Dirk Van Tichelt s’est hissé en "petite finale" dans la catégorie des moins de 73kg. C’est un combat pour la médaille de bronze qui l’attend. Un duel face au Hongrois, Miklos Ungvari. Un adversaire expérimenté, vice-champion olympique en -66 kg, 4 ans plus tôt à Londres.
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C’est le troisième jour des Jeux. Depuis 3 jours, avec Yung Gascard, consultant judo pour la RTBF, notre bureau se trouve sur les hauteurs de la tribune des commentateurs. Dernière rangée. De notre position, les tatamis semblent tout petits. A notre gauche, se trouve un confrère de M4 Sport. Un journaliste de la chaîne publique… hongroise. Il est à moins d’un mètre de nous. Une petite vitre en plexiglas nous sépare. On ne peut s’empêcher de sourire et d’échanger un regard avant de duel belgo-hongrois.
Maintenant, il est complet mon palmarès
Quelques mètres plus bas, au cœur de la salle, Dirk Van Tichelt monte sur le tatami. Concentré. Déterminé. Le Belge avance d’un pas décidé dans son kimono bleu. Miklos Ungvari se dresse face à lui. Les 2 hommes se connaissent. Ils se sont déjà affrontés à deux reprises. Egalité parfaite au nombre des confrontations. On ressent une énorme tension. Les 2 judokas bataillent pour imposer leur garde. Un peu moins de 2 minutes après le début du combat, Dirk Van Tichelt emmène le Hongrois au sol. Il trouve l’ouverture en une fraction de seconde. Tentative d’étranglement suivie d’une redoutable clé de bras. Juji-gatame. Un modèle du genre. Le Belge réalise un mouvement plein d’opportunisme. Exécution parfaite. Ippon indiscutable. A 32 ans, l’Anversois remporte la médaille de bronze. Une médaille olympique ! La seule qui manquait à son palmarès. Son cri de joie résonne dans la salle. Dirk Van Tichelt tombe dans les bras de son entraîneur, Robert Krawczyk. Vives émotions. Une véritable consécration.
"J’ai combattu avec mon cœur. C’était la consigne de mon coach" raconte Dirk Van Tichelt. "C’est le plus beau moment de ma carrière. Maintenant, il est complet mon palmarès".
C’est le plus beau moment de ma carrière
"Dirk a prouvé qu’il faisait partie des meilleurs judokas du top mondial" ajoute son coach polonais, Robert Krawczyk. "Il mérite cette médaille. Il a déjà terminé 5ème à Pékin. Après son échec à Londres, c’était le moment de faire un grand résultat".
Pourtant, en arrivant à Rio, Dirk Van Tichelt n’est pas vraiment le judoka belge qui est au centre des attentes. Les espoirs de médaille reposent plutôt sur Charline Van Snick, Joachim Bottieau ou Toma Nikiforov. Tous les trois tête de série dans leur catégorie respective. De son côté, Dirk Van Tichelt est 18ème du ranking olympique. Il vit une saison difficile. 7 tournois, aucune médaille. Son meilleur résultat ? Une 7ème place au Masters de Guadalaraja. Mais, à 32 ans, l’Anversois a l’expérience. Le judoka belge connait la musique. Il participe pour la troisème fois aux Jeux Olympiques. L’Ours de Brecht, comme on le surnomme, est doté d’une force physique impressionnante. Un solide gaillard, fils d’éleveurs de porcs, qui a découvert le judo à l’âge de 7 ans. Champion d’Europe en 2008 et médaillé de bronze aux mondiaux en 2009 et 2013. Ses plus belles années sont derrière lui, mais à Rio, la bonne surprise en judo est venue du bon vieux Dirk.