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Réussir le compostage des déchets verts au jardin, c’est facile !

Les feuilles mortes constituent une matière sèche riche en carbone, à placer en alternance sur le tas de compost avec les matières fraîches, riches en azote.

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Un compost n’est pas un tas de matières en putréfaction produisant des odeurs nauséabondes. Bien conduite, la décomposition des déchets verts du jardin produit un merveilleux humus, de l’or brun pour les parterres et le potager.

Sauf dans les jardins maintenant équipés d’un robot, la ronde des tondeuses à moteur retrouvera bientôt son rythme hebdomadaire. Que faire de l’herbe coupée ? Le meilleur usage est de l’étendre en tant que paillage le long des lignes de légumes au potager, au pied des arbustes, des rosiers et entre les vivaces dans les parterres. Mais souvent, l’herbe est vidée dans un coin du jardin. Pour transformer en humus ces tontes de gazon, former un grand tas ne suffit pas. Très riche en eau, l’herbe coupée fermente rapidement, en produisant une chaleur élevée. Mais comme un tassement du tas se produit bien vite, l’air ne circule plus et la fermentation évolue mal. Le tas pourrit, produisant des odeurs désagréables.

Après quelques heures, de l’herbe tondue oubliée dans une brouette peut déjà entrer en putréfaction et dégager une odeur désagréable. Dans les jardins où la tonte produit un important volume d’herbe, le compostage demande une attention particulière.
Après quelques heures, de l’herbe tondue oubliée dans une brouette peut déjà entrer en putréfaction et dégager une odeur désagréable. Dans les jardins où la tonte produit un important volume d’herbe, le compostage demande une attention particulière. © Getty Images

Marier le sec et l’humide

Pour une décomposition efficace, les apports sur le tas de compost de matières fraîches doivent être effectués en couches minces, en alternance avec des éléments secs comme des feuilles mortes ou des copeaux de branches taillées au jardin et hachées dans un broyeur. À défaut, on peut employer de la paille. Toutes ces matières sèches doivent être accumulées à l’avance pour faire face aux dépôts frais durant toute la belle saison. Cette alternance permet de conserver une présence d’air. Grâce à ce mélange des matières vertes riches en azote et des matières sèches riches en carbone, la décomposition s’effectue alors harmonieusement.

Ne portons pas les branches taillées au parc à conteneurs. Pour les composter, un broyeur les transforme en copeaux, matière carbonée à placer sur le tas ou dans le silo en alternance avec les matières fraîches.
Ne portons pas les branches taillées au parc à conteneurs. Pour les composter, un broyeur les transforme en copeaux, matière carbonée à placer sur le tas ou dans le silo en alternance avec les matières fraîches. © Getty Images

Activer le compost ?

Dans le commerce, des activateurs de compost sont disponibles. La nature de ces matières est souvent entourée d’un halo de mystère. Un activateur est en fait constitué de compost en activité, broyé puis séché. Cette poudre de compost est enrichie d’engrais destiné à nourrir les bactéries qu’elle contient. Saupoudré sur les matières végétales à composter, l’activateur doit assurer un démarrage rapide du processus de décomposition. Ce produit est-il nécessaire ? Pas vraiment. Si les matières végétales sont diversifiées, avec une bonne proportion entre le frais et le sec, et si elles présentent un taux d’humidité suffisant, la fermentation sera spontanée.

La présence des bactéries accélérant le processus de compostage peut tout simplement être assurée en incorporant au nouveau tas quelques pelletées de compost mûr.
La présence des bactéries accélérant le processus de compostage peut tout simplement être assurée en incorporant au nouveau tas quelques pelletées de compost mûr. © Getty Images

Un compostage parfait

Quand les apports sur le compost sont effectués progressivement en petites quantités, le tas ne peut effectuer une fermentation de masse. Une fois un beau volume formé, les matières sont prélevées avec une fourche pour constituer un nouveau tas à côté du tas actuel. Si les matières ont été accumulées dans un silo, elles sont transférées dans un silo vide. Les déchets trop humides sont soigneusement mélangés à des matières sèches. Grâce à cet équilibrage et à l’apport d’air, une fermentation va se produire rapidement dans le nouveau tas. La température va s’élever, tuant les germes de maladies et les semences des herbes indésirables. La décomposition en humus se poursuivra ensuite rapidement.

Maintenues avec du fil de fer, des palettes de récupération forment des silos permettant un compostage efficace grâce l’aération permise par les joints entre les planches.
Maintenues avec du fil de fer, des palettes de récupération forment des silos permettant un compostage efficace grâce l’aération permise par les joints entre les planches. © Luc Noël

Du compost fin

Le printemps venu, c’est par brouettes entières que nous utilisons le compost produit au jardin pour nos plantations dans les parterres et nos cultures au potager. Mais il doit être tamisé pour écarter tous les débris végétaux dont la décomposition n’est pas encore terminée.

Ce tamisage est important pour ne pas perturber la fertilité du sol. Si nous incorporons des matières organiques insuffisamment décomposées dans la terre, la transformation en humus de ces éléments va être poursuivie par les micro-organismes du sol. Pour ce processus, ils ont besoin d’énergie et se nourrissent en consommant des éléments azotés. L’apport massif de débris végétaux peut donc avoir un impact opposé à celui qui est recherché. Au lieu d’accroître la fertilité du sol, nous la réduisons pendant des semaines. Les agronomes appellent ce phénomène " la faim d’azote ".

Avant d’utiliser le compost, un tamisage permettra d’en retirer tous les éléments encore trop volumineux : des tronçons de branches, des trognons de choux et… le sécateur que l’on croyait définitivement perdu.
Avant d’utiliser le compost, un tamisage permettra d’en retirer tous les éléments encore trop volumineux : des tronçons de branches, des trognons de choux et… le sécateur que l’on croyait définitivement perdu. © Getty Images

Les feuilles mortes en cylindre

Si elles sont amassées en un vaste tas, les feuilles mortes patiemment ratissées au jardin ne se décomposeront pas rapidement. Sous le poids de l’ensemble, elles se tassent, formant des blocs compacts. Après un an, on risque de retrouver le cœur du tas pratiquement intact. Une aération est indispensable pour un compostage efficace. Il faudra donc retourner le tas à la fourche tous les deux mois et mouiller sous le jet du tuyau d’arrosage les zones de feuilles trop sèches. Pour nous épargner tout ce travail, nous pouvons constituer des cylindres à compostage avec du treillis pour clôture. L’aération largement disponible permet une bonne décomposition. À terme, on obtiendra un terreau de feuilles à réserver pour nos semis et substrats de rempotage.

Cinq mètres de treillis métallique pour clôture permettent de former un cercle d’un mètre cinquante de diamètre. Ce cylindre de treillis pourra accueillir plus de deux mètres cubes de feuilles.
Cinq mètres de treillis métallique pour clôture permettent de former un cercle d’un mètre cinquante de diamètre. Ce cylindre de treillis pourra accueillir plus de deux mètres cubes de feuilles. © Getty Images

Un toit pour le compost

Dans l’attente de son utilisation, le compost mûr doit être recouvert d’une bâche ou d’un panneau. Sans protection, le compost sera envahi par des herbes indésirables tandis que les averses percoleront dans la masse et y lessiveront les substances nutritives dont l’azote assurant la croissance de plantes. Couvrir le compost mûr permet de préserver ses qualités.

Muni d’un couvercle, un silo de compostage assure une présence bien plus discrète au jardin.
Muni d’un couvercle, un silo de compostage assure une présence bien plus discrète au jardin. © Luc Noël

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