Pourriez-vous revenir en Iran ?
RP : "J’aimerais aider mon pays de près, plutôt que de loin. C’est pourquoi j’ai envie de revenir dans mon pays. Y vivre, y travailler".
Jouer un rôle politique ?
RP : "Je ne cherche à occuper aucune position. Je ne fais pas campagne pour moi-même, mais je sais quel rôle je peux jouer dans cette phase de transition. C’est l’attente de mes compatriotes, qu’ils soient monarchistes ou républicains. Je joue un rôle neutre, au-dessus de la mêlée, pour fédérer ce mouvement et rassembler ces forces ".
Que dites-vous à ceux qui craignent le retour de la monarchie ?
RP : "C’est un choix que la nation doit faire. Ce n’est pas à moi de leur dire quel système politique l’Iran doit avoir. Un débat doit avoir lieu et un choix sera fait. Je pars du principe d’une démocratie légitime, que ce soit une république ou une monarchie constitutionnelle. C’est au peuple de décider".
Si vous deviez décider, ce serait une monarchie ?
RP : "Plutôt une république. Si elle est stable, on peut se passer de la monarchie. Mais l’argument en Iran existe selon lequel la monarchie apporte une stabilité. D’ailleurs, la plupart des pays démocratiques en Europe qui ont le plus de stabilité sont des monarchies constitutionnelles, comme en Belgique, en Suède ou aux Pays-Bas… C’est un débat intéressant et important. Et encore une fois, ça doit faire l’objet d’une décision libre. On ne peut pas éliminer ces options dans un débat démocratique".
Que faudrait-il selon vous pour faire chuter ce régime ?
RP : "Ce qui peut faire chuter le régime sont des pressions maximales qui viennent de l’intérieur. C’est pourquoi je propose au monde libre de constater qu’il n’est pas seulement utile de mettre une pression extérieure sur le régime, notamment avec des sanctions. Parallèlement à cela, il doit y avoir un soutien au peuple Iranien. Par exemple : l’accès à Internet, vital pour communiquer et organiser des événements. Au niveau technologique, on peut nous aider.
Autre élément : nous avons besoin d’organiser des grèves ouvrières dans différents secteurs industriels, pendant deux à trois mois, à l’échelle nationale. Nous avons besoin de financements pour compenser les salaires des grévistes. L’idée est d’utiliser les biens qui ont été confisqués dans le cadre des sanctions européennes, pour financer ces grèves. Nous demandons également que des exceptions soient appliquées aux règles actuelles, concernant les sanctions pour faciliter des transferts d’argent entre la diaspora et les Iraniens, dans l’intérêt du peuple".
L’humanitaire belge, Olivier Vandecasteele, est détenu depuis un an en Iran. Vous demandez sa libération ?
RP : "On exige la libération de tous les prisonniers politiques et de tous les otages. Mais doit-on céder au chantage ? Si l’on cède au chantage, on encourage le régime à faire plus. La Belgique n’est pas la seule dans ce cas. La France, la Grande-Bretagne, les États-Unis ont le même problème… Et d’autres nations auront le même problème si on accepte de négocier avec ce régime pour libérer un otage. Les gouvernements doivent agir ensemble et être encore plus fermes face au régime des Ayatollahs. Mettre encore plus la pression sur ceux qui sont associés à ce régime, diplomates et autres".
C’est ça qui va faire revenir Olivier Vandecasteele en Belgique ?
RP : "Il y a plus de chance que le régime cède à cette pression, quand le monde entier manifeste son indignation que quand on cède au chantage. Sans cela, un otage sera remplacé par un autre et le régime sera encouragé d’en faire encore plus. Cela relève de la responsabilité du gouvernement".