Le Français Richard Gasquet fait partie des joueurs qui ont rencontré Roger Federer très souvent. 21 fois. Et il a été battu 19 fois. Pas rancunier, bien sûr, il a clamé son admiration pour le Suisse, après sa rencontre de Coupe Davis, à Hambourg. La future retraite de Roger Federer le rend déjà nostalgique…
Richard, quelle est votre réaction, après cette annonce ?
On s’en doutait un peu. On voyait que le genou, ce n’était plus possible. Quand tu regardais Federer, tu ne lâchais pas la télé. Quelle technicité… Tu te demandais toujours comment il avait réussi à faire tel ou tel coup. C’est le tennis, Federer. Nadal et Djokovic, c’est extraordinaire aussi, mais ce n’est pas pareil. Federer, c’est Federer. Au niveau du tennis, de l’élégance, du revers à une main, du coup droit en avançant, de la facilité qu’il dégage. Il n’y a que lui pour faire cela. Moi, personnellement, quand je le regardais à la télé, je me disais que c’était cela le tennis. C’était incroyable de voir ce mec jouer. Il y avait quelque chose d’unique, par rapport à tout ce qu’on a pu voir dans le tennis. Il n’y a eu qu’un Federer dans l’histoire du jeu.
Ressentez-vous une forme de tristesse, de nostalgie ? Est-ce la fin d’une époque ?
Oui, je ressens cela, comme tout le monde. C’est l’un des plus grands sportifs de l’histoire. Forcément pour tous ses titres, mais aussi pour ce qu’il dégageait. Je suis plutôt sensible à cela. A l’élégance, au jeu, à la balle prise tôt, aux coups venus d’ailleurs. Je regarde vraiment le sport pour cela, pour les émotions qu’un joueur comme lui pouvait procurer. Il faisait des trucs que personne n’a jamais faits et ne refera jamais. Il n’y a pas un autre mec qui faisait ce que lui faisait, prendre la balle avec autant d’aisance. C’était le plus beau à regarder, et de loin.