Le début de saison avait laissé présager du pire. Avec un 0 sur 9 indigent dont une rencontre d'ouverture perdue face au promu de Brentford, Arsenal avait confirmé les craintes ressenties en prélude à la saison : les Gunners ne font plus partie du gratin anglais. Ou en clair, le Big 6 n'existe plus, pas même que le Big 5, puisque Tottenham était également en proie à des grandes interrogations. A la tête d'Arsenal, Mikel Arteta paraissait désemparé devant l'ampleur du travail qui l'attendait. Là où Man Utd s'offrait Cristiano Ronaldo ou Man City claquait 100 millions d'euros sur Jack Grealish, les Gunners devaient voir plus petit : White, Ramsdale, Sambi Lokonga, Tomiyasu. Peu de noms ronflants mais autant de paris sur l'avenir, qu'il convenait d'incorporer à l'équipe première avec parcimonie.
Un équilibre trouvé au milieu
Mais le calendrier n'a pas joué en faveur des Gunners. Surpris à Brentford, ils ont rencontré le champion d'Europe de Chelsea dans la foulée (0-2), avant de sombrer contre Man City (5-0). Après trois matchs, un Emirates Stadium clairsemé hurlait son envie de voir Arteta prendre la porte. Mais l'Espagnol a tenu bon. Il a tâtonné pour trouver un onze valable, mais semble avoir trouvé son rythme de croisière. A la première série catastrophique a succédé une autre, largement plus impressionnante : Arsenal vient de prendre 17 points sur les 21 mis en jeu. Dans le tas, des succès probants contre l'ennemi de Tottenham, mais aussi contre Aston Villa et ce week-end encore face à Leicester. Et voilà Arsenal (17 points) sur les talons de Man Utd (17) et de Man City (20), encore à distance respectable du leader de Chelsea (25). Tout cela avec une défense inexpérimentée, et un milieu de terrain dans lequel s'est installé Albert Sambi Lokonga.
Sambi, point d'équilibre
Probablement aidé par la longue de Granit Xhaka (blessé jusque janvier) et par le retard pris par Thomas Partey en début de saison, Albert Sambi Lokonga a pu s'installer dans le coeur du jeu d'Arsenal. Bien vissé dans un milieu avec deux pivots défensifs, il compte 64% du temps de jeu, et vient de disputer 90 minutes lors de la rencontre face à Leicester. "Il est très bon", confiait récemment Mikel Arteta. "J'aime la manière avec laquelle il s'est adapté à notre équipe. Cela témoigne d'une grande maturité et c'est ce qui me plaît chez lui." Jamais avare d'encouragements pour la classe biberon d'une équipe d'Arsenal (face à Leicester, trois joueurs au coup d'envoi avaient plus de 24 ans), Arteta est dans une dynamique positive. Sans doute la première depuis sa prise de pouvoir dans le nord de Londres. Tant mieux pour Sambi, tant mieux pour Roberto Martinez, qui doit voir d'un bon oeil l'éclosion au plus haut niveau d'un véritable six, position qui fait défaut dans l'immédiat chez les Diables derrière Axel Witsel.