Place l’Euro 2020 ! Pour planter le décor, la RTBF vous propose la présentation des équipes qualifiées pour la compétition. Quel a été son parcours en qualifications ? Son histoire avec l’Euro ? Sa star ? Ses chances d’aller au bout ? Vous saurez tout, c’est parti pour notre Road to Euro.
1. Le Final Four de Nations League et la victoire contre les Diables rouges comme exemple à suivre
Brésil 2014, France 2016, Russie 2018. Lors des trois derniers grands tournois qu’elle a disputés, la Suisse n’est jamais parvenue à franchir les huitièmes de finale. Ce n’est d’ailleurs jamais arrivé dans un championnat d’Europe pour la 'Nati' alors qu’il faut remonter à 1954 pour voir la Suisse en quart de finale d’un Mondial.
L’objectif est donc tout trouvé pour Vladimir Petkovic, sélectionneur depuis 7 ans déjà et véritable mentor d’une équipe qui a la cohésion de son groupe comme principale arme.
Capable d’éliminer les Diables rouges et d’intégrer le Final 4 de Ligue des Nations en 2019, la 'Nati' a sans doute pris conscience qu’elle pouvait à tout le moins tenir tête avec des sélections plus huppées. Les résultats obtenus face à l’Allemagne (3-3, 1-1) et l’Espagne (1-1, défaite 1-0) lors de la dernière édition de Ligue des Nations ont tendance à le prouver.
Meneurs d’hommes, les Xherdan Shaqiri, Granit Xhaka et Haris Seferovic sont désormais appelés à tirer cette équipe vers le haut et à lui transmettre ce petit brin d’audace dont elle aura besoin pour franchir un nouveau step.
2. L’histoire à l’Euro : la 'Nati' n’a jamais brillé sur le Vieux Continent
Nombre de participations : 5/16
Victoires : 0
Finales : 0
Dernière participation : 2016 (Elimination en huitièmes de finale face à la Pologne, meilleur résultat pour la sélection)
Le brillant passé : En quatre participations avant cet Euro 2020, la Suisse n’a franchi qu’une seule fois le premier tour. C’était en 2016. On ne peut pas pour autant parler de bon souvenir pour la Nati qui avait échoué aux tirs au but en huitième de finale face à la Pologne, un adversaire à sa portée.
Le souvenir qui fâche : La Suisse garde un assez mauvais souvenir de l’Euro 2008, "son" Euro 2008. Co-organisatrice avec l’Autriche, elle est qualifiée d’office pour la phase finale. Devant son public, la Nati déçoit en terminant dernière de son groupe derrière le Portugal, la Tchéquie et la Turquie. La victoire face à des Lusitains déjà qualifiés lors du 3e match de poule ne suffira pas à gommer la déception. Un échec dont le sélectionneur Jakob Kuhn fera les frais.
3. Les qualifs': des fins de matches poussives qui inquiètent
Bilan : 17 points sur 24, 5 victoires, 2 partages, 1 défaite.
Buts marqués : 19
Buts encaissés : 6
► Reversée dans un groupe D à 5 équipes grâce à sa qualification pour le Final 4 de Nations League, la Suisse a fait parler sa régularité pour remporter sa poule devant le Danemark (16 points) et l’Irlande (13 points). Très solide face aux petits poucets de ce groupe (Géorgie et Gibraltar), la Suisse a alterné le bon et le moins bon face à ses deux autres adversaires.
Lors du match aller face au Danemark, l’équipe de Vladimir Petkovic a impressionné en dominant les Scandinaves pendant 70 minutes… avant un black-out inexplicable. Trois buts en fin de math (84e, 86e et 90e+3) ont en effet permis aux Danois d’accrocher un partage 3-3 inespéré. Moins brillants au match retour, les Suisses ont une nouvelle fois craqué en fin de match (85e) pour s’incliner 1-0.
Face à l’Irlande, le bilan est aussi négatif avec deux partages (1-1) encore une fois marqués par une fébrilité défensive en fin de match (buts encaissés à la 85e à chaque fois). Des fins de matches poussives qui n’auront finalement pas mis en danger la qualification des Suisses à l’Euro.
4. La star : Granit Xhaka, la plaque tournante du collectif suisse
Historiquement, la Suisse n’a jamais pu s’appuyer sur des stars de classe mondiale pour briller dans les grands tournois. Et cette Nati format 2021 est bien à l’image des sélections du passé. Forcée de compenser l’absence de cracks dans son effectif par le collectif, l’équipe de Vladimir Petkovic peut compter sur un véritable leader pour mettre toutes les pièces du puzzle ensemble. Un joueur qui répond au nom de Granit Xhaka. Le milieu défensif d’Arsenal est la véritable plaque tournante de cette équipe, un pion fondamental au cœur du jeu suisse.
A 28 ans, Xhaka arbore fièrement un brassard de capitaine qu’il n’a pas été capable de garder chez les Gunners. 88 caps et 12 buts au compteur : cela force le respect des équipiers et des adversaires. Redoutable avec sa frappe à distance, le médian d’origine albanaise sera sans doute un des travailleurs de l’ombre fondamentaux pour la réussite de cette équipe helvétique. Avec un Xhaka moins efficace qu’auparavant en zone de finition, la 'Nati' pourra compter sur deux autres valeurs sûres de son noyau : Xherdan Shaqiri et Haris Seferovic.
5. L’avis de l’expert : "Cette équipe est meilleure que celle qui avait battu la Belgique"
La hantise des huitièmes de finale pèse et va peser sur le parcours de la Suisse lors de cet Euro 2020. Au pays, les supporters qui voient la 'Nati' aller loin dans le tournoi ne sont pas majoritaires comme nous l’explique David Lemos, commentateur des matches de l’équipe nationale pour la Radio Télévision Suisse RTS.
"Les fans se souviennent encore de nos deux derniers huitièmes de finale où nous avons été éliminés par la Pologne et la Suède après des 'non-matches'. Le sentiment général, c’est que la Suisse n’arrivera pas à franchir ce fameux plafond de verre", nous raconte David Lemos qui estime que ses compatriotes se sont mal habitués. "Il faut se rendre compte que se qualifier pour un grand tournoi est déjà un bon résultat pour un petit pays de football comme le nôtre. C’est un petit exploit de franchir la phase de poules."
Le commentateur de RTS est pourtant convaincu que son équipe nationale peut faire de belles choses à l’Euro. "Cette équipe Suisse est encore meilleure que celle qui s’est qualifiée pour le Final 4 de Nations League et qui avait battu la Belgique. Il y a une nouvelle génération qui grandit aux côtés des tauliers comme Xhaka, Shaqiri et Seferovic. Je pense notamment à des Mbabu, Elvedi, Zakaria et Sow. Des jeunes joueurs qui ont grandi et progressé ces dernières années."
On a surclassé le Danemark et fait jeu égal avec l’Espagne et l’Allemagne
David Lemos ne le cache pas, le collectif est le véritable point fort de la sélection helvétique. Mais au-delà de cette solidité de façade, l’équipe de Vladimir Petkovic a voulu proposer quelque chose de nouveau ces dernières années.
"J’ai le sentiment que cette équipe a grandi dans son plan de jeu et dans sa volonté d’avoir le ballon. On l’a vue faire jeu égal avec des équipes du calibre de l’Espagne et de l’Allemagne. Avant, on avait de grosses difficultés face à des équipes de très haut calibre. La victoire contre la Belgique était une exception. Mais maintenu c’est différent. J’ai notamment vu une domination nette face au Danemark qui a été surclassé pendant 70 minutes lors des qualifications. Nous jouons avec des pistons plus offensifs sur les ailes et avec la recherche d’une possession de balle majeure. C’est un changement important pour cette équipe."
Fébrilité mentale et profondeur de banc absente
Etrangement, ce duel face au Danois fait autant référence en termes de points positifs qu’en termes de points négatifs. "Mentalement, on a du mal lors des 10 dernières minutes. Contre le Danemark, nous menions 3-0 et nous avons encaissé trois buts en toute fin de match. Cela nous est arrivé très souvent (voir parcours) de nous faire battre ou rattraper dans les dix dernières minutes. On risque donc de ne jamais être à l’abri si nous menons d’un but. On a du mal à gérer et c’est peut-être lié à la jeunesse de l’équipe."
Cette fébrilité mentale n’est pas le seul facteur qui pourrait porter préjudice à la 'Nati'. "On doit reconnaître qu’on peut difficilement se passer d’un joueur majeur. En cas de blessure, on serait mal embarqué. En attaque, Seferovic est le seul attaquant de niveau européen dont nous disposons. Nous n’avons pas cette profondeur de banc qui peut nous permettre de garder la même qualité. On peut compter sur 14-15 joueurs de haut niveau, ensuite ça devient plus compliqué."
Pour David Lemos, la première mission sera donc de franchir une poule relevée. "On est en droit d’attendre que la Suisse se qualifie comme deuxième de sa poule. Si elle bat le Pays de Galles lors de la 1ère journée, le plus dur sera fait. Cela permettrait de jouer contre l’Italie sans pression et de bien nous lancer dans ce tournoi. Mais nous sommes face à des adversaires coriaces. Ce sera un vrai challenge."
6. Le groupe : attention à la Turquie et aux longs déplacements
Le groupe A n’est pas le groupe le plus compliqué de cette première phase mais est loin d’être le plus facile. L’Italie fait clairement office de favori, d’autant plus qu’elle jouera ses trois matches à domicile. La Suisse part sur le papier avec un petit avantage sur la Turquie qui sera son rival principal dans la course à la qualification. Le Pays de Galles est largement à la portée de l’équipe helvétique mais peut se révéler piégeux. Les détails pourraient donc s’avérer déterminants lors de ces trois premiers matches et les Suisses auront le gros inconvénient d’être trimballés à travers l’Europe. La Nati jouera en effet son premier match contre les Gallois à Bakou (en Azerbaïdjan) avant de se déplacer à Rome face à l’Italie (3100 km à vol d’oiseau) pour ensuite revenir à Bakou et affronter la Turquie.
► ► Chances de survie : 55%
7. Les chances de victoire : ✶
On le mentionnait précédemment, la Suisse n’est jamais parvenue à franchir les huitièmes de finale dans un grand tournoi. Arriver en quart de finale serait déjà un bel objectif pour la 'Nati' qui ne semble toutefois pas avoir les reins assez solides pour s’inviter dans le dernier carré de la compétition.
✶ Etoiles de favori : 1/10