Road to Euro 20/24 : La Turquie, la génération dorée veut marquer les esprits

Taylan Antalyali et l’équipe turque peuvent-ils être la bonne surprise de l’Euro ?

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Par Pascal Scimè

Place à l’Euro 2020 ! Pour planter le décor, la RTBF vous propose la présentation des équipes qualifiées pour la compétition. Quel a été son parcours en qualifications ? Son histoire avec l’Euro ? Sa star ? Ses chances d’aller au bout ? Vous saurez tout, c’est parti pour notre Road to Euro.

1. Le retour des ambitions ?

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Après une traversée du désert qui a duré une décennie, la Turquie est prête à rejouer les premiers rôles au sein du Gotha européen. Rééditer l’exploit de 2008, où la sélection révélation avait atteint la 1/2 finale du tournoi, c’est l’ambition secrète des Ay-Yildizlilar, les étoiles de la lune.

Longtemps le football turc a vécu des souvenirs de son âge d’or, la 3e place du Mondial 2002 et la demi-finale de l’Euro 2008 en sont les exemples les plus marquants et inspirants. Mais c’est bien connu, la nostalgie est un doux piège dont il faut sortir au plus vite… Et, la Turquie a mis près de 10 ans pour reconstruire une équipe.

La relève est désormais assurée par de jeunes joueurs fougueux, talentueux et affamés de succès… Une génération pas encore arrivée à maturité mais dont la progression ces derniers mois est importante : Demiral (Juventus), Kabak (Liverpool), Kökcü (Feyenoord), Yilmaz (Besiktas), Söyüncü (Leicester), Ünder (Leicester), Yazici, Celik (Losc), Dervisoglu (Galatasaray) Des pépites pas encore arrivées à maturité mais qui se bonifient au contact des cadres que sont les expérimentés Boruk Yilmaz (Losc) et Hakan Çalhanoğlu (Ac Milan) Tout ce beau monde mené à la baguette par le sélectionneur Şenol Güneş.

2. L’histoire à l’Euro : Le parcours héroïque et surprise de 2008

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Nombre de participations : 5/16

Victoires : Aucune

Finales : Aucune

Dernière participation : 2016. La Turquie se retrouve dans un groupe relevé en compagnie de l’Espagne, la Croatie, et la République tchèque. Défaits d’entrée contre Croatie (0 – 1) avant d’être sèchement battus par la Roja (0 – 3), les Millis parviennent à gagner leur duel face à la République tchèque pour leur ravir la 3e place du groupe, potentiellement qualificative. Mais la sélection turque sera éliminée de l’Euro en tant que moins bonne troisième, en raison d’une différence de buts inférieure par rapport au Portugal (futur lauréat) et l’Irlande du Nord.

Le brillant passé : Demi-finaliste en 2008. Pour le tournoi Austro-suisse, le sélectionneur Fatih Terim se passe de son attaquant légendaire Hakan Sükür, meilleur buteur de l’équipe en qualification, et de Yildiray Bastürk et Halil Altintop. Malgré tout, les Turcs vont atteindre le dernier carré grâce à une volonté de fer et une résilience hors du commun. En poule, ils battent in extremis la Suisse avec un but dans le temps additionnel, avant de récidiver face aux Tchèques. Menée 0-2, la Turquie renverse la tendance dans le dernier quart d’heure pour finalement s’imposer. En quarts contre la Croatie, la Turquie craque à la 119e avant d’égaliser deux minutes plus tard via une frappe somptueuse de Semih et, de s’imposer aux tirs au but. Elle s’inclinera en demie au terme d’un match épique contre l’Allemagne (3-2).

Le souvenir qui fâche : Voir dernière participation.

3. Les qualifs': Un parcours presque sans faute

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Bilan : 7 victoires, 2 nuls, 1 défaite. 2e du groupe derrière la France.

Buts marqués : 18

Buts encaissés : 3

Les qualifications pour l’Euro 2020 ont été globalement très bien gérées du début à la fin. Après trois victoires initiales, un couac inattendu (défaite en Islande) n’est pas venu ternir une campagne tout en maîtrise et en coups d’éclat (une victoire et un partage contre la France). La Turquie termine finalement 2e de son groupe derrière les Bleus mais peut s’enorgueillir d’avoir la meilleure défense des éliminatoires avec seulement trois buts encaissés en 10 matches (ex æquo avec la Belgique).

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4. La star : Burak Yilmaz

Burak Yilmaz sera le leader de la Turquie

Comme en attestent les chiffres, la défense semble être le secteur le plus performant. Offensivement, la source d’inspiration se nomme Hakan Calhanoğlu. Le milanais sort d’une saison pleine et sera incontestablement le maître à jouer de l’équipe. Son sens inné de la géométrie pour trouver la passe idéale ne se discute plus.

Mais cette saison, un joueur sort du lot : Burak Yilmaz. Et dire que certains le disaient fini. A 35 ans, le Dogue a réalisé une saison de feu ! Avec ses 16 buts et 5 assists en Ligue 1, il est impliqué dans 30% des buts du LOSC.

Il est le grand artisan du titre des Lillois. Charismatique sur le terrain, leader qui n’hésite pas à prendre la parole dans le vestiaire, il sera l’atout maître "du onze turc". En sélection aussi, les chiffres ne se discutent pas : 28 buts en 66 matches. Attention, Yilmaz est en feu. Les défenseurs sont prévenus.

La liste des 30 :

Gardiens :

Mert Günok (Medipol Basaksehir), Ugurcan Çakir (Trabzonspor), Altay Bayindir (Fenerbahçe), Gökhan Akkan (Caykur Rizespor)

Défenseurs :

Zeki Celik (Lille), Mert Müldür (Sassuolo), Merih Demiral (Juventus), Ozan Kabak (Liverpool), Caglar Söyüncü (Leicester City), Kaan Ayhan (Sassuolo), Umut Meras (Le Havre), Ridvan Yilmaz (Besiktas)

Milieux :

Mahmut Tekdemir (Medipol Basaksehir), Okay Yokuslu (West Bromwich Albion), Taylan Antalyali (Galatasaray), Dorukhan Toköz (Besiktas), Ozan Tufan (Fenerbahçe), Orkun Kökçü (Feyenoord), Yusuf Yazici (Lille), Irfan Can Kahveci (Fenerbahçe), Hakan Çalhanoglu (Milan)

Attaquants :

Cengiz Ünder (Leicester City), Efecan Karaca (Aytemiz Alanyaspor), Halil Akbunar (Göztepe), Abdülkadir Omür (Trabzonspor), Kerem Aktürkoglu (Galatasaray), Burak Yilmaz (Lille), Enes Ünal (Getafe), Kenan Karaman (Fortuna Düsseldorf), Halil Dervisoglu (Galatasaray).

5. L’avis de l’expert : Enes Saglik

Enes Saglik recherche un nouveau défi
Enes Saglik recherche un nouveau défi © Tous droits réservés
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Verviétois de naissance mais turc d’origine, l’ex milieu de terrain de Charleroi et Mouscron est en quête d’un nouveau défi. Malgré trois saisons blanches, le gaucher de 29 ans, n’a pas rangé ses ambitions au placard. En attendant de rebondir, il supportera les Millis durant l’Euro et nous aide à mieux connaître l’équipe…

"C’est une génération prometteuse qui a vraiment brillé durant la phase de qualification. Au-delà, des victoires l’équipe a vraiment bien joué. Il n’y a pas une seule individualité qui sort du lot, la force de l’équipe réside dans un collectif solide et homogène. Après, si je dois sortir un nom… Je pense que Burak Yilmaz pourra être l’atout de l’équipe grâce à son expérience, son charisme et son sens du but. Il a réalisé une saison extraordinaire avec une flopée de buts et un titre de champion de Ligue 1. Donc s’il est en forme, je pense qu’il va marquer aussi durant l’Euro. D’un point de vue du style, la Turquie est une équipe redoutable qui sait attendre l’adversaire et faire très mal en contre. Un joueur comme Yazici notamment est capable d’adresser la dernière passe. J’ai bon espoir que l’équipe passe le premier tour car sa défense est excellente et solide. Et sur ce genre de tournoi, c’est souvent ce qui fait la différence.

S’il n’y a pas de blessés, je pense que l’équipe peu atteindre les 1/4 de finale voire mieux… Qui sait ?

Au pays, l’attente est énorme. Quand il s’agit de l’équipe nationale, le peuple fait bloc derrière l’équipe. Il y a beaucoup d’espoir du fait de la jeunesse et de la qualité de l’équipe. Les joueurs aussi sont très ambitieux et ne s’en cachent pas. Même s’ils restent les pieds sur terre, ils ont un objectif et feront tout pour l’atteindre.

Je pense que le match d’ouverture donnera déjà le ton. Ce ne sera pas facile pour la Turquie mais pour l’Italie non plus."

6. Le groupe : Un favori et deux outsiders

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La Turquie a hérité du groupe A avec l’Italie, la Suisse et le Pays de Galles. Un groupe très équilibré où seule l’Italie, qui joue à domicile, sort logiquement du lot. Pour la 2e et une éventuelle 3e place qualificative, les jeux sont ouverts. Mais derrière l’Italie, la favorite, la Turquie et la Suisse semblent être au coude à coude. Le Pays de Galles part de plus loin.

Les Millis auront l’honneur d’ouvrir l’Euro face au pays hôte. Une véritable arme à double tranchant : en cas de défaite, le parcours s’annoncera des plus compliqués mais en cas de bon résultat, la confiance de l’équipe sera au zénith. De leur côté, les joueurs semblent imperturbables et confiants en leurs qualités. Ils ont assimilé les différentes variantes tactiques prônées par Günes. Ces deux dernières années, la Turquie a brillé en 4-3-3, 4-1-4-1 ou plus récemment en 4-2-3-1. Des modules rodés qui permettent à l’équipe de s’adapter à chaque adversaire en gardant sa personnalité, et ce n’est pas la récente victoire face aux Pays-Bas en phase de qualification pour le Mondial au Qatar qui viendra nous démentir.

 

► ► Chances de survie : 60%

7. Les chances de victoire : ✶

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Derrière les favoris, il y a les outsiders et la Turquie en est un très, très sérieux.

Peut-être que l’Euro 2020 arrive un peu trop tôt pour la jeune génération dorée encore à court de repères sur la scène internationale et un tournoi de ce calibre mais pour les plus anciens, Burak Yilmaz en tête, il s’agit de la dernière chance de briller en sélection. L’appétit est donc immense et les espoirs d’aller chercher un quart de finale, voire le dernier carré ne sont pas des utopies. Emettre un pronostic plus ambitieux serait hasardeux mais en cette période incertaine, on a l’impression que tout est possible.

✶ Etoiles de favori : 3/10

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