Auréolé de nombreuses distinctions, Robert Charlebois est invité à assurer la première partie de Georgette Plana à l’Olympia. Les frasques de l’artiste qui se dispute et qui crie constamment avec sa compagne de scène, Louise Forestier ont le don d’excéder la patron de l’Olympia. Bruno Coquatrix qui craint de nouvelles dérives de l’artiste québécois qui se plaît à percer les peaux de sa batterie pour sortir le public d’une éventuelle torpeur reporte les représentations suivantes. Curieusement cet acte d’éviction même provisoire plus l’obtention du premier prix d’interprétation au festival Sopot en Pologne grâce à la chanson " Ordinaire " ne font que contribuer à la popularité de l’homme de scène énergique et bon vivant. Il est ainsi, exhubérant mais dans le bon sens du terme et surtout, il est bourré de talent. Le chanteur est invité partout en Europe et se produit aussi, bien sûr sur sa terre natale.
Les années 70 coïncident avec une période riche en créations. Avec le concours de l’écrivain Réjean Ducharme, il multiplie les succès avec des titres tels que " Le mur du son ", " Fu Man Chu ", " Tout écartillé " ou encore " Mon pays ce n’est pas un pays, c’est un job ". En 1973, il rend hommage à la ville dans laquelle il a vu le jour en enregistrant : " Je reviendrai à Montréal ". L’année qui suit, il participe à la Superfrancofête avec Gilles Vigneault et Félix Leclerc qui aboutit à l’enregistrement du double album " J’ai vu le loup, le renard, le lion ". Il remet le couvert en 1976 avec l’incontournable Gilles Vigneault qui donne naissance cette fois à l’album " Une fois Cinq " couronné du Grand Prix de l’Académie Charles-Cros.
Après sa séparation d’avec Mouffe, l’artiste lève le pied mais écrit encore quelques petites perles comme " J’t’aime comme un fou " et travaille avec plusieurs paroliers dont Luc Plamondon. En 1981 paraît l’opus " Heureux en amour ", en 1983 " Robert Charlebois " et en 1985, " Super position ". En 1993, il reçoit un Félix (équivalent québécois des Victoires de la musique) pour l’ensemble de son œuvre. Cette même année, il obtient la victoire de la musique du Meilleur album francophone pour " Immensément ". Il continue à écrire des chansons et des spectacles. En 1999, sa tragédie " Jean sans nom " d’après l’œuvre de Jules Verne est jouée à Paris. En 2006, il sort une compilation de ses grands succès " Tout écartillé " suivi du spectacle où Charlebois apparaît plus rock que jamais. En 2016, pour ses 50 ans de carrière, il remonte sur scène et part en tournée dans toute la France. Et en 2021, Robert Charlebois marque l’année avec la sortie de l’album " De Charlebois à Ducharme ", hommage à l’écrivain et parolier Réjean Ducharme décédé en août 2017.
Robert Charlebois, grand amateur de bière est venu en Belgique dans les années 90 pour apprendre à brasser la mousse. Après un sérieux apprentissage dans la brasserie "La Binchoise" à Binche, il est rentré au pays pour y produire son propre breuvage.