En grande difficulté face aux Pays-Bas vendredi passé, la défense des Diables Rouges va devoir ce mercredi cadenasser Robert Lewandowski. À 33 ans, le buteur le plus prolifique de l’histoire de la sélection polonaise a déjà inscrit son nom au registre des meilleurs attaquants de l’histoire du football. Itinéraire d’un joueur qui excelle dans la constance.
Le 24 avril 2013, l’Europe découvre un phénomène. Le Borussia Dortmund affronte le Real Madrid en demi-finale aller de la Ligue des Champions. Pourtant favoris, les Madrilènes sont sèchement battus 4-1 par le BVB. Si le collectif allemand a joué son rôle à la perfection ce soir-là, un nom est sur toutes les lèvres. Auteur de tous les buts de son équipe, Robert Lewandowski devient le premier joueur à inscrire un quadruplé en demi-finale de C1.
Déjà bien connu des amateurs de la Bundesliga, cet exploit fera résonner le nom de l’attaquant polonais aux quatre coins de l’Europe. Arrivé en 2010 à Dortmund depuis le Lech Poznan, "Lewa" passera quatre saisons sur les bords de la Ruhr, inscrivant la bagatelle de 103 goals en 187 matches. Sous les ordres de Jürgen Klopp, le Polonais prend une autre dimension et commence à être courtisé par les plus grands d’Europe.
Un transfert au Bayern pour entrer dans l’histoire
Au début de la saison 2014, l’ogre munichois applique sa tactique favorite en matière de transfert, en recrutant les meilleurs joueurs de ses concurrents directs pour le titre. Champion en 2011 et en 2012, le BVB voit ses joueurs courtisés par le rival. Comme Mario Götze un an plus tôt, Robert Lewandowski cède aux sirènes bavaroises. La fin d’une époque, mais le début d’une ère, celle du règne incontesté de Lewangoalski sur le football allemand.
Au Bayern, le Polonais écrase tout. En 373 matches chez le Rekordmeister, le natif de Varsovie plante 344 pions et délivre 72 assists. Sa force principale réside dans sa constance, puisqu’il marque en moyenne 30 goals par saison en Bundesliga depuis son arrivée en Bavière. Considéré par Lothar Matthäus comme "le numéro 9 le plus complet de la planète", Lewandowski est droitier mais marque aussi du pied gauche, possède un excellent jeu de tête et "une technique individuelle qui n’a rien à envier à celle des meilleurs milieux" comme l’explique son ancien coach au BVB Jürgen Klopp.
Si le Polonais a fait tomber de nombreux records en Bavière, un exploit restera gravé dans l’histoire du ballon rond. Le 22 décembre 2015, le Bayern est mené 0-1 sur sa pelouse face à Wofsburg. À la mi-temps, Pep Guardiola sort l’atout polonais de sa manche, et fait monter Robert Lewandowski au jeu. Devant 75.000 supporters médusés, l’attaquant va faire passer la défense de Wolfsburg pour de vulgaires U17, inscrivant 5 buts en neuf minutes et inscrivant encore un peu plus son nom dans la légende.
Un statut de demi-dieu en Pologne
Apprécié, voir adoré par les supporters du Bayern, Lewandowski est carrément vénéré dans sa Pologne natale. Dernier exemple en date, la réaction de Iga Świątek quand elle aperçoit dans les tribunes de Roland-Garros le buteur des Aigles blancs, juste après sa victoire en finale du tournoi.
Il faut dire qu’en sélection polonaise, Lewandowski arrive en tête de la plupart des listes de statistiques. Capitaine de la sélection, joueur le plus capé (130 caps), meilleur buteur (75 goals), le n.9 a presque qualifié à lui tout seul la Pologne pour la Coupe du Monde en Russie, inscrivant 16 goals durant la campagne de qualifications (soit 64% du total de son équipe). Quand Lewandowski marche, c’est toute la Pologne qui sourit. Si l’attaquant a passé des semaines compliquées en cette fin de saison, et que son aventure avec le Bayern ne se termine pas de la meilleure des manières, Lewandowski aura sans aucun doute à cœur d’ouvrir son compteur but en Nations League. En espérant que la défense des Diables Rouges ait digéré du naufrage de vendredi face aux Pays-Bas. Car le capitaine Lewandowski n’aura aucune peine à profiter des largesses défensives du navire belge.