Red Flames

Roberto Martinez sur les Red Flames : "J’aime leur esprit, leur personnalité, leur force de travail… et leur sourire !"

© Tous droits réservés

Il est Directeur Technique de l’Union Belge et à ce titre, il chapeaute toutes nos équipes nationales. Les Red Flames, c’est donc finalement autant son truc… que ses chers Diables Rouges. Roberto Martinez est actuellement en Angleterre, où il possède toujours une maison dans la région de Wigan. Le Catalan a assisté à chaque match des Flames depuis le début de cet Euro : contre l’Islande à Manchester, contre la France à Rotherham… et lundi soir, il sera au poste à Manchester pour le match contre l’Italie.

Je vous avoue que je suis très nerveux pendant les matches des Flames… bien davantage que quand je suis moi-même sur le banc ! " sourit le Catalan, en nous recevant dans les installations de Wigan, son ex-club, où les Flames s’entraînent chaque jour. " En tribune, on n’a pas prise sur les événements. Je vis les matches comme les fans quand ils suivent les Diables… et je sais leur nervosité et leur passion. (clin d’œil) On croise tous les doigts pour un bon résultat, lundi. Depuis le premier match, j’ai vu cette équipe grandir. Contre l’Islande, les joueuses étaient paralysées par la pression, elles n’étaient pas elles-mêmes… mais contre la France, elles ont fait grosse impression en dominant même les Bleues physiquement dans les 20 dernières minutes. Face à l’Italie, il faudra trouver les espaces en milieu de terrain et sortir du marquage. Mais les Flames peuvent faire mal à n’importe qui, on l’a vue contre les Bleues. Le principal, c’est de prendre du plaisir… et le reste suit : c’est ma philosophie dans la vie. "

Martinez : "Je suis très nerveux, comme un fan"

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

© Tous droits réservés

" Je suis né à Wigan… "

Martinez arpente le centre d’entraînement du Wigan Athletic Club comme son deuxième chez lui. Il a joué dans ce club durant 6 ans… et l’a ensuite coaché pendant 4 saisons.

C’est ici que je suis né en tant que joueur et jeune adulte. Je suis arrivé ici quand j’avais 20 ans, j’ai aussi fait ici mes premiers pas comme coach. Je n’ai que de bons souvenirs et ça me fait plaisir de recroiser ces bénévoles qui font la vie de tous les clubs du monde. On parle toujours du buteur, de l’entraîneur ou du Président… mais ce sont ces personnes-là, les gens de l’ombre, qui font la vraie différence au quotidien. Regina, l’intendante que je viens de revoir, ou les jardiniers : ce sont eux qui donnent du sens à tout ce temps que j’ai passé ici. Mais je ne suis pas intervenu dans le choix du lieu pour les Flames : c’est la Fédération qui a choisi sur base du catalogue de l’UEFA. Le sens de l’accueil des gens d’ici font que les Flames se sentent comme à la maison. "

© Tous droits réservés

Focus 100% Flames : Martinez ne profite pas de sa présence ici pour faire le tour de ses Diables de Premier League.

Je n’ai eu de contacts avec aucun d’entre eux : la plupart sont en tournée avec leurs clubs, en Asie ou aux Etats-Unis. Il est prévu qu’on reprenne contact au moment de la reprise des championnats. Le Qatar arrivera vite : il reste 17 semaines et il faudra être attentif à l’état de forme de chacun. Mais là, je les laisse tranquille : on s’est vus en juin et ils ont eu les vacances pour se requinquer. "

" Diriger un jour une équipe dames ? C’est le même sport "

À la veille du match-clé des Flames pour la qualification, Martinez suite l’entraînement d’Ives Serneels. Le Catalan a pris les rênes des Diables en 2016 : pour le Lierrois à la tête des Flames,, c’était déjà 5 ans plus tôt.

Mon rôle comme Directeur Technique est d’apporter du soutien et d’incarner la présence de la grande famille du foot belge. Mais je n’ai aucun conseil à donner à Ives : il n’a pas besoin de moi ! (clin d’œil) Moi, coacher un jour une équipe féminine ? (Il marque une pause et réfléchit) Pourquoi pas ? Je ne vois pourquoi la gestion de groupe varierait selon le sexe. C’est le même sport : il faut gérer des relations et des objectifs, il faut une approche du détail et une capacité d’adaptation aux événements. Si j’ai des chouchoutes parmi les joueuses ? Je ne peux pas, je suis Directeur Technique (Il s’esclaffe) Avant tout, j’aime la personnalité de cette équipe : elle est combative et travailleuse, elle est flexible tactiquement, elle a faim d’apprendre… et elle sourit tout le temps ! "

Martinez : "Coacher des femmes ? Je ne vois pas de différence"

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

© Tous droits réservés

" Il ne faut pas construire à l’envers… "

Reste qu’avec un pied de chaque côté, Martinez est bien placé pour juger de l’écart entre les deux mondes : le foot masculin, pompé par les milliards, et le foot féminin, toujours en quête de financement.

C’est d’abord une question de structure : quand vous êtes un garçon, vous avez des équipes disponibles dès votre plus jeune âge et tout en haut de la pyramide, vous arrivez en Champions League et en Equipe Nationale. Chez les filles, le processus est plus récent, mais il ne faut pas vouloir tout tout de suite… sinon vous prenez les choses à l’envers et tout s’écroule. Il faut d’abord créer des clubs, élargir la base de la pyramide et faire du volume. On se trompe souvent en voulant comparer les deux mondes : c’est le même sport, c’est le même matériel et les mêmes méthodes… mais la temporalité diffère. "

Martinez : "On se trompe souvent en comparant les deux mondes, ce ne sont pas deux sports différents"

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

" L’égalité salariale ? Il faut d’abord créer un marché "

S’impose aussi le débat de la rémunération : des pays comme les Etats-Unis, les Pays-Bas, l’Angleterre et l’Espagne ont instauré l’égalité salariale. Sera-ce un jour le cas en Belgique ?

Je ne fais pas de politique : moi, je suis un homme de sport. Mais vous ne pouvez pas nier que le salaire est le produit d’un marché, et cela vaut pour tous les secteurs. Le foot masculin attire de gros sponsors et génère d’important revenus, mais ce n’est pas tombé du ciel en un jour. Il faut d’abord créer un environnement de haut niveau pour créer un marché. Mais, à nouveau, cela prend du temps... Le foot féminin, c’est vrai, dégage aussi une image rafraîchissante qui nous ramène aux valeurs de respect et de fair-play. Evidemment, on aime tous ce qui est rose et joli (sic) et dans le foot masculin, c’est vrai que la pression des enjeux, de l’argent et des carrières génère parfois des comportements excessifs. Mais cela ne veut pas dire que le respect a disparu du football masculin. Bien au contraire. "

Martinez : "le salaire est le reflet d'un marché"

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous