Tout en reconnaissant que certains aspects de son spectacle étaient "de mauvais goût" et s’appuyaient manifestement sur un symbolisme inspiré du régime nazi, les juges ont cité la liberté artistique parmi les principales raisons de leur décision, rapporte The Guardian.
Les autorités municipales de Francfort et d’autres villes d’Allemagne s’étaient opposées à ce concert car un ballon en forme de cochon représentant l’étoile de David et divers logos d’entreprises figurait dans sa tournée précédente.
Une partie de leurs critiques concernait le lieu du concert où, pendant les pogroms de novembre 1938, plus de 3000 hommes juifs de Francfort et des environs avaient été rassemblés, maltraités puis déportés vers des camps de concentration où nombre d’entre eux ont été assassinés.
Mais le tribunal a déclaré que, bien que son spectacle fasse appel à un "symbolisme manifestement basé sur celui du régime national-socialiste", exacerbé par le choix de la Festhalle en raison de son contexte historique, le concert devait être "considéré comme une œuvre d’art" et qu’il n’y avait pas de motifs suffisants pour justifier l’interdiction de Waters de se produire.
Le point le plus important, selon le tribunal, est que la prestation du musicien "n’a pas glorifié ou relativisé les crimes des nazis et ne s’identifie pas à l’idéologie raciste nazie", et qu’il n’y a aucune preuve que Roger Waters ait utilisé du matériel de propagande dans son spectacle.
La ville a le droit de faire appel de cette décision.
Une pétition a été lancée le mois dernier pour faire annuler la décision du conseil municipal de Francfort. Elle a été signée par des personnalités telles qu’Eric Clapton, Tom Morello de Rage Against The Machine et Nick Mason de Pink Floyd.
Les critiques de Roger Waters concernant le traitement des Palestiniens par Israël s’inscrivent dans le cadre de son action de longue haleine en faveur des droits de l’homme dans le monde entier", peut-on lire dans le texte accompagnant la pétition. "Roger Waters estime que "tous nos frères et sœurs, partout dans le monde, quelle que soit la couleur de leur peau ou la profondeur de leurs poches, méritent de bénéficier des mêmes droits de l’homme en vertu de la loi"".
"En ce qui concerne Israël et la Palestine, il déclare : "Mon programme est simple : il s’agit de mettre en œuvre la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 pour tous nos frères et sœurs entre le Jourdain et la mer. L’antisémitisme est odieux et raciste et je le condamne sans réserve, ainsi que toutes les formes de racisme"".
"Les autorités allemandes, les organisateurs de concerts et les plateformes musicales ne doivent pas céder à la pression des individus et des groupes qui préféreraient que la musique de Waters soit supprimée plutôt que de s’attaquer aux problèmes qu’elle met en lumière."
Roger Waters a nié à plusieurs reprises les accusations d’antisémitisme et a affirmé que son mépris allait à Israël, et non au judaïsme, accusant Israël d'"abuser du terme antisémitisme pour intimider des gens comme moi et les contraindre au silence".
Il a précédemment défendu son utilisation du symbole du cochon, affirmant qu’il "représente Israël et sa politique et qu’il est légitimement soumis à toutes les formes de protestation non violente". Il a ajouté que le ballon comportait également d’autres symboles d’organisations auxquelles il était opposé, tels que le crucifix et les logos de Mercedes, McDonald’s et Shell Oil.
Une deuxième pétition avait également été lancée en ligne, s’opposant à la première.
Le mois dernier, Waters a entamé la partie européenne de sa tournée d’adieu "This Is Not A Drill". Il fera ses adieux à la Belgique le dimanche 14 mai lors d’un concert sold out pour lequel Classic 21 vous offre les toutes dernières places ce jeudi 27 avril !