A Paris, Williams a un titre à défendre et elle va faire passer le message. En milieu de deuxième set, la méthode d'intimidation de l'Américaine commence à porter ses fruits. Sur le court, elle crie de plus en plus fort et retrouve ses frappes lourdes, très lourdes.Justine est breakée et la numéro un mondiale s'échappe à 5-3 et hurle sur le Central " Come On !".
A 21 ans, Justine Henin doute et échange de nombreux regards avec son coach. Elle a fait une partie du chemin pour rejoindre Kim en finale, une partie seulement. Charleston trotte dans une partie de sa tête mais ici, on est en demi d'un Grand Chelem. Williams gagne le deuxième set 6-4 et prend un ascendant psychologique.
Un nouveau match commence et le public va jouer son rôle, il va transcender Justine Henin, acculée par son adversaire, dans le set précédent. Les échanges sont tendus. Dans le début de ce set décisif, Williams est devant pour la première fois du match. Immédiatement, elle prend ses distances et se détache à 4-2, 30-0...mais Justine est une battante. Williams est proche de la finale mais quatre points consécutifs réussis par la Belge la rappelle à la réalité.
Mieux sur sa lancée, Justine égalise à 4 partout. Williams s'énerve. Le public, excessif, a choisi son camp et booste Justine qui prend l'avance à 5-4. Williams recolle mais Justine est solide. Deux jeux plus tard, c'est la délivrance, un des premiers grands moments de sa jeune carrière et sur le plan humain aussi, un sentiment particulier, celui d'avoir résisté jusqu'au bout pour atteindre la finale, Sa première finale en Grand Chelem, une finale noir, jaune, rouge à la Porte d'Auteuil...quarante-huit heures plus tard.