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Roland-Garros : Aryna Sabalenka prend ses distances avec la guerre en Ukraine, Svitolina ne comprend pas son comportement

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Par Alice Devilez avec AFP

"Je ne soutiens pas la guerre, ce qui veut dire que je ne soutiens pas Loukachenko en ce moment", a affirmé la Biélorusse Aryna Sabalenka, N.2 mondiale du tennis féminin, après sa qualification pour les demi-finales de Roland-Garros mardi face à Elina Svitolina. Cette dernière qui n’a pas totalement compris le comportement de son adversaire.

Aryna Sabalenka avait été pressée de questions au début de Roland-Garros sur sa position par rapport à l’invasion de l’Ukraine et sur ses liens avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko, allié de la Russie. Elle avait ensuite choisi, avec l’accord du tournoi, de ne pas donner de conférence de presse pendant deux tours, avant de décider de s’y présenter de nouveau après sa victoire face à l’Ukrainienne Elina Svitolina mardi.

La joueuse Ukrainienne a quant à elle répondu positivement à une question d’un journaliste demandant si Sabalenka voulait envenimer les choses en attendant une poignée de main au filet à l’issue de la rencontre alors qu’elle savait qu’elle n’aurait pas lieu, "oui, je pense que c’est le cas", a-t-elle dit. Les joueuses ukrainiennes ne serrent plus la main de leurs adversaires russes et biélorusses mais Sabalenka n’en a pas tenu compte.

Sabalenka : "Si je voulais être une femme politique, je ne serais pas ici"

Concernant les photos de la joueuse avec le président biélorusse qui circulent sur internet et qui lui ont valu beaucoup de reproches : "On a joué de nombreuses Fed Cup en Biélorussie, et en fait, ils prennent des photos de nous après les matches. Rien de mal n’arrivait à l’époque en Biélorussie, en Ukraine ou en Russie. Je l’ai dit à bien des reprises, je ne soutiens pas la guerre, je ne veux pas que mon pays soit impliqué dans un quelconque conflit. Je l’ai dit bien des fois. Vous connaissez ma position, vous connaissez mon point de vue, vous avez mes réponses, j’y ai répondu déjà souvent. Je ne soutiens pas la guerre. Et je ne veux pas que le sport soit impliqué dans la politique, parce que je ne suis qu’une joueuse de tennis. Je n’ai que 25 ans. Si je voulais être une femme politique, je ne serais pas ici. Je ne veux pas être embrigadée dans la politique. Je ne veux être qu’une joueuse de tennis."

Un journaliste a demandé à la joueuse si son non-soutien de la guerre, impliquait une prise de distance vis-à-vis de Loukachenko : "Voici une question difficile, je ne soutiens pas la guerre, cela signifie donc que je ne soutiens pas Alexandre Loukachenko actuellement."

La semaine dernière, la joueuse a mal vécu que certains journalistes la questionnent sur le sujet, et ne s’était plus présentée en conférence de presse depuis lors : "J’ai eu le sentiment qu’on m’a manqué de respect. J’ai eu le sentiment que la journaliste a essayé de me prêter des propos qui n’étaient pas les miens. Je ne me suis pas sentie à l’aise. C’est juste mon ressenti, c’est tout."

La joueuse a également expliqué pourquoi elle se présentait à nouveau en conférence de presse : "Je respecte les conférences de presse, je suis toujours transparente dans mes réponses. Je m’en suis voulu de ne pas venir ici. Cela m’a empêché de dormir. J’avais beaucoup de réflexions qui me taraudaient l’esprit. J’y ai réfléchi encore et encore, parce que je vous respecte tous. Merci d’être là, de manifester un intérêt pour mon parcours. Je dois dire que je me sentais mal de ne pas venir et de ne pas participer à la conférence de presse."

Svitolina pas convaincue par le comportement de son adversaire

Sabalenka attendait au filet, ce que n’a pas compris Elina Svitolina : "Je ne sais pas pourquoi elle attendait. Mes déclarations étaient très claires par rapport à la poignée de main. Ensuite, je m’attendais à ce que n’importe qui qui perde dans cette situation se fasse huer, donc cela n’a pas été une surprise que ce soit le cas." Elle a également déclaré sur le même sujet : "Ma réaction initiale, c’était : "Qu’est-ce qu’elle fait ?". Toutes mes conférences de presse, j’exprime ma position de manière très claire. Peut-être qu’elle n’est pas sur les réseaux sociaux pendant le tournoi. C’est tout à fait clair, j’ai dit à de nombreuses reprises que je n’allais pas serrer la main. Et en plus, elle a joué Marta au premier tour. C’est très simple."

Sabalenka voulait-elle envenimer la situation en allant au filet ? "Oui je pense que c’est le cas.

Un comportement que Sabalenka a justifié en conférence de presse en disant qu'il s'agissait uniquement "d'un instinct". 

Le tournoi a permis à Aryna Sabalenka de ne pas se présenter à plusieurs conférences de presse sans recevoir d’amende, une situation qui pose questions : "Je trouve que l’on devrait être toutes sur un pied d’égalité. Par exemple, pourquoi Naomi (ndlr. en proie à des problèmes de santé mentale) a eu une amende la dernière fois et cette fois-ci, il n’y a pas d’amende pour une personne qui ne vient pas à une conférence de presse ? S’il n’y avait pas eu d’amende pour Naomi, cela aurait été différent. Mais pourquoi on fait un traitement différent ? On devrait toutes être traitées de la même manière pour toutes les situations. J’ai été confrontée à des difficultés par rapport aux questions sur Novak, sur sa déclaration par rapport au Kosovo. Je n’essaie pas de m’échapper, j’ai ma position forte. Je suis très claire à ce sujet. Je ne vais pas essayer de gagner l’appréciation du public en trahissant mes propres convictions fortes et ma position forte en faveur de mon pays."

Roland-Garros: la Bélarusse Sabalenka (2e) en demi-finales en battant l'Ukrainienne Svitolina

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