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Roland Lahaye (CSC) : "La réforme de l’enseignement est nécessaire. Si ce n’est pas le Pacte d'excellence, il faut une autre solution mais je n'en ai pas"

Par D. V. Ossel sur la base d'une interview menée par Marc Sirlereau et François Heureux via

Les syndicats enseignants annoncent une manifestation ce 27 avril. Il y aura deux cortèges. La CSC d’un côté, les autres syndicats de l’autre. La CSC est la seule à ne pas avoir claqué la porte du comité de concertation du Pacte d’excellence. "Chez nous, quand on est entrés dans le Pacte, on l’a fait sur la base d’une large consultation de nos affiliés. Si on devait claquer la porte à un moment donné, ça ne pourrait se faire que par le même moyen" explique Roland Lahaye, secrétaire général de la CSC-enseignement, dans Matin Première.

Pour Roland Lahaye, c’est une décision qui mérite d’être mûrement réfléchie : "Tout le monde dit que la réforme de l’enseignement est nécessaire. On ne pouvait pas rester avec une école qui était une école qui, à un moment donné, laissait des gens sur le bord de la route. À un moment donné, il faut faire quelque chose. Si ce n’est pas le Pacte, il faut trouver une autre solution. Aujourd’hui, moi je ne l’ai pas.

Donner du temps

Le point d’achoppement, c’est le projet de décret sur l’évaluation. Si la CSC n’a pas (encore) quitté la table du comité de concertation, elle a aussi ses réticences. Elle ne rejette pas le principe de l’évaluation, mais elle rejette la possibilité d’un licenciement si cette dernière n’est pas satisfaisante.

"Ce n’est pas tout à fait ce qu’on dit, rectifie Roland Lahaye. Dans l’avant-projet de décret, il y a deux volets. Le premier volet, c’est le volet 'développement des compétences professionnelles'. C’est la partie soutien où l’enseignant, surtout le jeune enseignant, va pouvoir, dans un dialogue constructif, rencontrer sa direction d’école. On trouve que c’est une pratique très positive à partir du moment où on donne le temps et les moyens à l’enseignant de pouvoir combler ses lacunes. Et puis il y a la deuxième étape, où on dit à l’enseignant 'attention, cela ne va pas du tout', avec un risque de licenciement."

"Nous, ce qu’on dit, c’est qu’il faut donner du temps à la première partie de s’installer avant d’activer la deuxième, parce que ce ne sont pas des pratiques coutumières dans tous les établissements scolaires. C’est la proposition que la CSC enseignement fait au gouvernement, et on attend une réponse."

"On n'en est nulle part"

Les sujets sensibles ne manquent pas dans l’enseignement aujourd’hui. Outre la question de l’évaluation des professeurs, il y a aussi l’éternelle pénurie de professeurs, ou la réforme de l’enseignement qualifiant, l’enseignement technique et professionnel.

Cette dernière se met en place progressivement, avec une étape importante à la prochaine rentrée. Certaines options, qui ne concernent pas des métiers en pénurie, et qui ne sont plus très fréquentées, vont être supprimées.

"[Pour les professeurs dont l’option serait supprimée], le pacte prévoit la mise en place de cellules de reconversion. Et là, on en est nulle part. J’ai encore rappelé la semaine passée à la ministre de l’Éducation que, pour nous, c’est une priorité."

Quant à la réforme des rythmes scolaires, d’actualité en cette période de vacances pour les écoles néerlandophones uniquement, Roland Lahaye note qu’elle porte ses fruits, même s’il y a "encore une série de petites ou même de grosses erreurs à rattraper."

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