Que ce soit au disque ou plus encore au concert, les occasions d’entendre les œuvres pour piano et orchestre de Carl Maria von Weber sont rares. Autant le Freischütz et les concertos pour clarinette nous sont devenus familiers, autant les deux concertos pour piano, créés l’un en 1810 à Mannheim sur un modèle mozartien, et l’autre en 1812 à Gotha sous influence de Beethoven, sont rares. Seul le Konzertstück en fa mineur, achevé à Berlin le 18 juin 1821 (à quelques heures de la création du Freischütz est un peu moins rare, au disque en tout cas car, durant à peine plus d’un quart d’heure, il semble trop court pour s’inscrire dans l’habituel programme – ouverture – concerto – symphonie.
Rendons grâce à Ronald Brautigam pour avoir sorti de l’oubli ces pépites brillantes (Weber, qui les créa lui-même, était un pianiste virtuose), qui mêlent en version concentrée brillance élégante et tension dramatique extrême. Sur une belle copie d’un Graf de 1819, le pianofortiste néerlandais a ce qu’il faut de panache et d’expressivité, bien encadré qui plus est (comme pour ses intégrales des concertos de Mozart et Beethoven) par les instruments anciens de la Kölner Akademie, dirigée par Michaël Alexander Willem.
CD Bis/Outhere