Le 10 novembre 1918, au cœur d’un pays dont le destin est en train de se jouer, dans la douleur liée à la perte de toute une génération de jeunes hommes sur les champs de bataille d’Europe, l’Allemagne se meurt… du moins son régime impérial.
Ce jour-là, Rosa Luxemburg sort de prison. Dans son sillage, la Révolution peut commencer et la gauche renaît de ses cendres.
Quelques jours plus tôt, alors que le régime a déjà chancelé et que l’Empereur Guillaume II prépare ses cartons, Rosa Luxembourg a été surprise d’apprendre son amnistie. Cette figure révolutionnaire et féministe allemande va donc être libérée après plusieurs années de prison. Le régime impérial l’a placée en détention durant les premiers mois de la guerre, en février 1915.
De derrière ses barreaux froids et métalliques, Rosa a peaufiné sa stratégie politique, alors que la toute jeune Ligue Spartakiste vient d’être fondée. Être de gauche, c’est déjà trop modéré pour elle. Pour agir efficacement, il est nécessaire de se placer à l’extrême.
Loin des codes de la société, loin du patriarcat qu’elle dénonce déjà aux côtés de ses camarades, loin de l’Empereur et de sa clique, Rosa, ce qu’elle veut, c’est la Révolution, ou la mort !
Quel impact l'une des plus grandes érudites de la gauche allemande a-t-elle eu sur les masses ouvrières de l'époque ? Comment a-t-elle tenté, jusqu'au dernier moment, de faire échouer l'entrée en guerre de son pays ? Portrait d'une femme, fondatrice du Parti communiste d'Allemagne, qui dérangeait le pouvoir, au point de passer plusieurs séjours en prison.