En guerre contre les tabloïds, le prince Harry tient pour responsable la presse à scandale de la mort de sa mère Diana en 1997 dans un accident de voiture à Paris, poursuivie par les paparazzis.
Dans la procédure judiciaire engagée à Londres, les six plaignants accusent ANL d’avoir employé des détectives pour les mettre sur écoute, dans leur voiture ou à leur domicile.
Ils affirment aussi que des paiements ont été effectués à des policiers "ayant des liens corrompus avec des détectives privés" pour obtenir des informations, que des données médicales ont été "obtenues par la tromperie" et que des comptes bancaires et des informations financières ont été accessibles "par des moyens illicites et des manipulations".
Lors de l’annonce de cette procédure début octobre dernier, le groupe avait réfuté "totalement et sans ambiguïté ces diffamations grotesques qui ne semblent être rien d’autre qu’une tentative planifiée et orchestrée pour entraîner les titres du Mail dans le scandale des écoutes téléphoniques concernant des articles vieux de 30 ans".
La presse britannique avait été secouée il y a une dizaine d’années par plusieurs scandales d’écoutes illégales pratiquées dès le début des années 2000.
Il s’agissait au début de l’affaire en 2005 d’écoutes dans les messageries de collaborateurs des princes William et Harry mais l’émotion avait culminé à l’été 2011 lorsque le tabloïd News of the World avait écouté la boîte vocale d’une collégienne disparue et finalement retrouvée morte, Milly Dowler.
Les révélations avaient débouché sur la fermeture en catastrophe du tabloïd dominical du magnat des médias Rupert Murdoch, qui avait versé deux millions de livres à la famille de Milly Dowler dans un accord à l’amiable.
Si de nombreuses personnalités ont attaqué en justice des tabloïds après avoir été mises sur écoutes, c’est la première fois que de telles poursuites visent l’éditeur du Daily Mail.