Une levée du moratoire sur le "fracking" (fracturation hydraulique, pour extraire pétrole et gaz de schiste) serait peut-être aussi à l'ordre du jour, selon certains médias britanniques, même si son prédécesseur Boris Johnson était dubitatif sur l'intérêt d'une telle mesure.
"Je vais prendre des mesures immédiates pour aider les gens face à leurs factures d'énergie, mais je veux aussi que nous assurions notre approvisionnement énergétique", a-t-elle fait valoir mercredi lors de sa première séance de questions du Parlement.
Le plafond des factures énergétiques pour les particuliers doit en théorie augmenter de 80% au 1er octobre. Il a doublé sur un an et, si rien n'est fait, doit encore grimper l'an prochain à quelque 5.000 livres par an pour un foyer moyen, d'après les estimations, alimentant une inflation à deux chiffres qui s'emballe.
Prix du gaz multiplié par sept
Le Royaume-Uni est très dépendant des prix du gaz, qui ont été multipliés par sept sur un an, notamment à cause des tensions sur l'approvisionnement depuis le début de la guerre en Ukraine.
Les prix de gros de l'électricité et du gaz étaient jusqu'alors répercutés entièrement sur les entreprises et ménages, malgré des aides accordées par le gouvernement précédent qui se sont rapidement révélées très insuffisantes.
Economistes, ONG, syndicats et mêmes énergéticiens n'ont eu de cesse d'avertir qu'une majorité de ménages britanniques risque de tomber dans la grande précarité cet hiver.
Liz Truss serait ainsi sur le point de geler à 2.500 livres annuels les factures pour un foyer moyen, ce qui représente, d'après plusieurs médias dont le Times, une dépense colossale de 150 milliards de livres, qui serait financée par de la dette.
C'est plus que les 70 milliards de livres dépensées pour payer les salaires des employés en chômage technique pendant toute la durée de la pandémie.
C'est aussi un virage drastique par rapport à la campagne menée par Liz Truss, qui décrivait les aides directes comme des "pansements" qui ne résoudraient pas les problèmes de fond.
Qui va payer ?
Le cocktail des aides directes massives et des baisses d'impôts effraie les marchés qui craignent un nouveau grave dérapage des finances publiques après celui de la pandémie.
Signe de la défiance des investisseurs, les bons du Trésor britanniques à 10 ans ont bondi mardi à plus de 3%, au plus haut depuis une décennie.
Mais le nouveau chancelier de l'Echiquier Kwasi Kwarteng a assuré mercredi que si une hausse de l'emprunt public était "nécessaire à court terme", le nouveau gouvernement visait "la stabilité monétaire et la discipline budgétaire à moyen terme" grâce à une croissance de l'économie qui serait plus rapide que celle de la dette publique.
Selon Neil Schearing, économiste de Capital Economics, un gel sur les prix du gaz et de l'électricité pour les consommateurs pourrait calmer l'inflation qui culminerait à seulement 11% en octobre selon lui.