"On a travaillé un scénario en deux temps : une première série de mesures et puis une deuxième en fonction de l’évolution du taux de l’épidémie (puisqu’on) sait que le variant (NDLR : Omicron) sera majoritaire d’ici quelques jours et dominants entre 12 et 15 jours."
Personne n’a jamais dit que les théâtres étaient un secteur à 100% sûr
Concernant les lieux culturels, il enchaîne : "Personne n’a jamais dit que les théâtres étaient un secteur à 100% sûr, je ne sais où vous avez été chercher cette information-là", répondra-t-il ce jour-là aux interpellations de plusieurs députés bruxellois notamment Ecolo, One.brussels et MR.
"Ce que le Gems (NDLR : le Management Strategy Expert Group, qui conseille le Codeco) a dit, c’est qu’à partir du moment où le taux de contamination atteint un cliquet, on ferme tout. Dire qu’on ne fermerait plus jamais parce que c’est sûr", n’est pas exact a insisté le ministre-président qui rappelle qu’une note préparée par le gouvernement fédéral a été déposée le jour même du Codeco proposant la fermeture des lieux culturels.
Le système, c’est le consensus, personne ne s’est opposé
"C’était la proposition du commissariat Corona", ajoute Rudi Vervoort. Le but : "C’était d’aller en une fois, ça c’était la réalité. Donc, on a travaillé là-dessus. Qu’il y ait eu des expressions pour dire que cela allait être dur ? Oui. Mais personne ne s’est opposé. Personne ! Le système, c’est le consensus. Si quelqu’un s’oppose alors qu’il le dise, il le dit. Et c’est fini. Et la réunion s’arrête ! C’est comme ça que ça fonctionne", s’énerve le ministre-président.
Le Codeco n’est pas fait pour gérer une pandémie
L’Everois enchaîne ensuite sur le rôle du Codeco dans le cadre de la gestion d’une pandémie. Le Comité de concertation n’est pas l’assemblée la plus adéquate, selon lui.
"Est-ce que c’est le bon outil pour gérer une pandémie ? Je l’ai déjà dit : je n’en suis pas convaincu, dans sa dynamique. Le Codeco n’est pas fait pour ça, il est là pour prévoir d’éventuels conflits d’intérêts entre des entités. Il n’est pas là pour gérer une pandémie, pas plus que ne l’était le Conseil national de Sécurité qui était là pour gérer des problèmes liés au terrorisme."
Je commence tout doucement à en avoir marre
Mais, ces considérations écartées, "qu’on ne vienne pas raconter des choses qui ne sont pas, y compris dans les familles politiques. Parce que moi aussi, je commence tout doucement à en avoir marre. Je ne suis pas comme ça quelqu’un qui décide en fonction de… Je ne mets pas mon doigt en l’air pour savoir ce qu’il faut faire. J’envoie ce message-là à qui de droit. Je n’accepte plus."
Une différence entre théâtres et cinémas ?
Retour ensuite sur les discussions au sein du Codeco. "La dynamique a été celle-là et on a travaillé sur cette dynamique-là. On a passé des heures à discuter des restaurants, des cafés… pour se dire que cela, c’est faisable, cela, ce n’est pas faisable… Ce sont les mêmes discussions depuis 15 mois."
Puis, "effectivement, on a évoqué la question du monde culturel. Il a même été demandé si on allait faire une différence entre les théâtres, les cinémas… Tout cela a été discuté. Croire que c’est passé comme ça, sans une discussion approfondie, c’est faux ! Mais à chaque fois, il y avait des arguments pour dire que ce ne serait pas cohérent, qu’on opposera au sein d’un même secteur…"
Vous pouvez contaminer une personne, malgré le masque
Mais la discussion a été tranchée avec la décision prise à l’encontre des théâtres et cinémas. Rudi Vervoort rappellera également l’arrivée massive d’Omicron. Une évaluation est promise par le Fédéral mais "ne perdez pas cela de vue. Les perspectives ne sont peut-être pas négatives (même si) elles le sont en termes des contaminations. Même avec un masque chirurgical, c’est un (variant) qui se transmet. Je ne suis pas expert, c’est ce que j’entends. Si vous passez deux heures à côté de quelqu’un, vous pouvez contaminer une personne malgré le masque. Sur sa dangerosité, les choses sont moins claires. Mais sur le nombre, il y aura plus d’hospitalisations."