Il nous attend chez lui avec ses "hommes". Rudy Decraene est un passionné. Un homme de 65 ans vacciné avec le rayon d’un vélo. Le cyclisme, c’est toute sa vie. Ancien coureur devenu signaleur, le Tournaisien est sur toutes les courses de la région. Aujourd’hui, il gère une petite équipe de bénévoles. Une dizaine de copains. Des amis réunis par l’amour de la petite reine. Nous l'avions rencontré il y a quelques jours, juste avant le départ du Samyn, la course d'ouverture en Wallonie. 9h30, c’est le briefing dans le salon avant de partir sur les routes.
"Olivier, tu iras te placer dans ce virage. Moi, je serai à la dérivation. N’oubliez pas, les gars... Toujours être courtois. Et toujours faire passer les véhicules dans le sens de la course".
Dernières consignes avant le départ en cortège. Rudy "Rocco" Decraene place ses hommes sur le parcours. "Pourquoi Rocco ? Je ne sais pas... c’est mon surnom. Rocco le signaleur (rires)". Lui s’arrête dans le dernier km et nous ouvre sa boîte à souvenirs.
"Quand j’étais jeune, on avait notre Eddy Merckx, De Vlaeminck, Poupou, Sercu... Tous ces grands coureurs-là" se souvient Rudy Decraene. "Etant gamin, on se dit pourquoi pas. On n’avait pas tout le matériel comme maintenant. Mon premier vélo... J’ai été chez le marchand de mitraille. Un vieux cadre, un guidon, des roues et j’ai fait un vélo de course comme ça. On n’avait pas les moyens à ce moment-là d’acheter comme maintenant des vélos à 'X' prix. J’avais un pignon fixe. Donc, pas de dérailleur".
Mon premier vélo ? Je l’ai fait chez un marchand de mitraille. Un vieux cadre, un guidon, des roues...
"J’ai gagné des courses" ajoute le Tournaisien. "J’ai connu Jean-Luc Vandenbroucke, Claudy Criquielion,... Après avec Jean-Luc, on s’est retrouvé ainsi que Louis Cousaert. Ils m’ont demandé... Tiens, tu ne veux pas être signaleur ? C’est venu comme ça. Maintenant, on est toute une équipe de signaleurs. Des copains. Des bénévoles. Comme je dis toujours, s'il n'y a pas de signaleurs, il n’y a pas de courses".