La Région ne veut plus du projet Realex rue de la loi tel qu’il existe actuellement. Ce projet, du promoteur Atenor, prévoit la construction d’une tour de 128 mètres de haut. Un centre de congrès pour la Commission européenne est prévu dans la partie basse (55 mètres de haut). Et au-dessus, un immeuble de bureaux. La Région ne veut garder que le centre de congrès. Une première victoire pour les riverains. Un désaveu pour le promoteur qui n’a pas dit son dernier mot.
Atenor est prié de revoir en profondeur son projet rue de la loi. L’administration régionale Urban lui a notifié fin juillet. La Région ne veut plus de grandes tours comme devrait le confirmer le futur plan d’aménagement directeur du quartier européen (PAD Loi). Stéphan Sonneville, le CEO d’Atenor déplore ce changement d’attitude. "La demande de la Région de nous limiter au centre de congrès impliquerait de relancer la totalité du projet. Autrement dit, les études mais aussi toute la procédure. Ce qui prend à peu près deux ans. Dans ces conditions, le centre de conférence ne pourra pas être livré dans les délais prévus, à savoir 2025. On ne peut que déplorer ce changement d’opinion assez radical et assez rapide face à un projet qui a mis plusieurs années à se mettre en place et qui répond à un objectif de développement durable".
C’est une bonne nouvelle mais nous restons dans l’attente de voir ce qu’il va se passer.
Autre son de cloche du côté des comités de quartier qui estiment que la décision de la Région va dans la bonne direction. "C’est une bonne nouvelle mais nous restons dans l’attente de voir ce qu’il va se passer. On attend le PAD Loi qui va être reformulé. Le contexte sanitaire est passé par là. Il y a une nouvelle demande en termes de bureaux. Il y aura plus de personnes qui vont télétravailler à l’avenir. Bref, on reste vigilant car nous, ce que nous souhaitons, c’est un quartier plus habitable" explique Pierre-Luc Vervandier, vice-président du comité de quartier européen (GAQ).
S’il construit la tour, et que finalement elle est annulée par le Conseil d’Etat, il sera forcé de la démolir. Ce sera une première à Bruxelles.
D’autant qu’Atenor, qui dit ne pas vouloir polémiquer, menace de ressortir un ancien projet qui a lui été validé en 2019 par la Région. "Nous avons un permis pour ce site et donc la décision de la Région nous pousserait à le mettre en œuvre. C’est-à-dire à réaliser une tour de 114 mètres de haut uniquement de bureaux. Et hélas de ne plus faire le centre de conférence ce qui serait bien dommage", rajoute Stephan Sonneville.
Sauf que le patron d’Atenor oublie de préciser que ce permis fait l’objet d’un recours devant le conseil d’État. Et qu’en plus le permis de cette tour risque bien d’être caduc une fois le nouveau PAD Loi adopté, sans doute dans les prochains mois. "Ce permis-là est fragile. Monsieur Sonneville le sait très bien" nous dit Pascal Smet, secrétaire d’État bruxellois en charge de l’urbanisme. "Et s’il construit la tour, et que finalement elle est annulée par le Conseil d’Etat, il sera forcé de la démolir. Ce sera une première à Bruxelles".
Alors s’agit-il de musculation avant d’aboutir à une solution ? Au cabinet de Pascal Smet, on nous assure que le dialogue n’est pas rompu avec Atenor et que les discussions se poursuivent pour atterrir prochainement dans ce dossier. Mais Pascal Smet en personne insiste : "il n’est plus question de tour à cet endroit. Il y en a déjà une à côté, The One. Une, on peut le défendre sur le plan urbanistique. Pas deux. Ce serait une erreur catastrophique. Et on ne peut pas accepter ça. Nous, on est absolument pour le centre de congrès. Atenor le sait depuis des mois. On est aujourd’hui en attente de ces plans modifiés. Tant qu’on n’a pas reçu une proposition, on ne peut pas réagir".