Cette liquidation est une "nouvelle dévastatrice pour la société civile", a estimé la secrétaire générale du Conseil de l'Europe.
"La Fédération de Russie semble s'éloigner davantage de nos normes et valeurs européennes communes", a tancé dans un communiqué Marija Pejcinovic Buric. "Aujourd'hui marque un jour sombre pour la société civile de la Fédération de Russie", a-t-elle insisté.
"L'existence et le développement des organisations de la société civile sont un pilier essentiel de toute démocratie européenne", a rappelé Mme Buric.
"Les autorités russes ont ignoré nos appels répétés à reconsidérer la loi sur les 'agents de l'étranger'", texte visant les organisations - médias indépendants ou ONG comme Mémorial - considérées comme œuvrant contre les intérêts russes, a-t-elle déploré.
Moscou a également rejeté "notre offre de revoir la législation conformément à la Convention européenne des droits de l'homme", que la Russie a pourtant ratifiée, a poursuivi Mme Buric, jugeant cela "très regrettable".
Répression croissante
La dissolution de l'ONG Mémorial, également gardienne de la mémoire des victimes du Goulag, intervient au terme d'une année marquée par la répression croissante en Russie contre des personnes, ONG et médias perçus comme critiques à l'égard du président Vladimir Poutine, au pouvoir depuis bientôt 22 ans.
Recevant des fonds de l'étranger, Mémorial est considérée comme un "agent de l'étranger" agissant contre les intérêts de la Russie. Ce label rappelle celui d'"ennemi du peuple" de l'URSS stalinienne.
Quant au Conseil de l'Europe, vigie des droits de l'homme sur le continent, il réunit 47 États membres et siège à Strasbourg. La Fédération de Russie en est membre depuis le 28 février 1996.