Saint-Josse : face à Emir Kir, le PS compte ses fidèles

Au début, le climat est plutôt serein. Les tensions sont limitées, du moins en public. Mais depuis quelques mois, les choses se gâtent. En octobre dernier, Emir Kir vire son fidèle chef de cabinet : un certain Christian Boïketé, frère de l’échevin Philippe Boïketé, que la rumeur consacre déjà tête de liste du PS au prochain scrutin communal, en concurrence donc avec Emir Kir.

En novembre, des membres de la section locale en viennent aux mains lors d’une réunion. La majorité se déchire aussi sur les réseaux sociaux. Bref, le climat se tend à mesure qu’approche l’échéance électorale de 2024.

Schématiquement, il y a deux clans. Les "pro-Kir", membres du PS mais fidèles au bourgmestre qu’ils côtoient depuis des années. Face à eux, les "pro-PS", élus en 2018 sur la liste du bourgmestre, mais pour qui la carte de parti compte désormais davantage.

Face à ces tensions, la fédération bruxelloise du PS reprend la main. En novembre, elle met sous tutelle la section locale. Un trio d’élus socialistes extérieurs à la commune compose un conseil de tutelle. Ridouane Chahid (Evere), Thomas Gillet (Watermael-Boitsfort) et Noémie Roger (Jette) sont chargés de clarifier les allégeances des uns et des autres d’ici la mi-février.

Lors d’une assemblée générale en décembre, le trio pose des balises claires. Oui, il y aura bien une liste PS au scrutin de 2024 à Saint-Josse. Non, Emir Kir n’y figurera pas. Conséquence pour les mandataires qui voudraient apparaitre sur la liste d’Emir Kir en 2024 : ils seraient exclus d’office du Parti socialiste.

Les balises posées, place aux auditions, que le collège de tutelle préfère dénommer "rencontres en vue de définir la stratégie de 2024". Conseillers communaux, conseillers de CPAS, échevins : chaque mandataire sera sondé sur ses intentions. A l’heure actuelle, trois échevins ont indiqué leur soutien sans réserve au PS. Dans le reste du Collège, les positions sont plus floues. Mais une chose est certaine : Saint-Josse se dirige vers une redistribution des cartes électorales.