Voilà le genre de questions auxquelles a voulu répondre O’Yes depuis le lancement de cette chaîne digitale de vidéos et de podcasts il y a un an. Si l’asbl a pour mission de sensibiliser à la santé sexuelle chez les jeunes, elle a élargi son prisme à toutes les questions que se posent les ados et jeunes adultes sur leurs relations affectives.
L’occasion d’avoir des débats sur ce que représente l’amour
"Nous voulons proposer des alternatives, explique Lola Dubrunfaut de l’asbl O’yes. Tout comme la Saint-Valentin n’est pas juste une fête commerciale où aimer égale acheter un cadeau, cette fête peut être l’occasion d’avoir des débats sur ce que représente l’amour et plus globalement nos relations affectives. L’occasion de se demander : qu’est-ce que j’aime ? Qu’est-ce que tu aimes ? C’est quoi le consentement ? Qui a la charge mentale dans notre couple ? Quel choix fait-on par rapport à ce constat ?"
Des questions que se pose la jeune génération après la vague de libération de la parole #MeToo qui a été suivie par d’autres mouvements comme #BalanceTonBar plus récemment.
Un lieu "safe" pour en parler
"Ces questions, les jeunes se les posent depuis très longtemps, analyse Lola Dubrunfaut. Aujourd’hui, des espaces commencent à exister pour parler de ces thématiques. C’est notamment pour cela qu’il existe plein de comptes sur Instagram dont Moules Frites en Belgique pour donner cet espace aux jeunes. On nous demande souvent si on a du mal à trouver des jeunes pour parler de ces thématiques mais absolument pas car il s’agit d’un lieu sécurisé, bienveillant et avec des professionnels autour pour encadrer."
On est donc loin des émissions de radio destinées aux jeunes programmées tard le soir dans les années 90 et 2000 et qui étaient souvent moqueuses. Ici, l’idée est d’y répondre pour que chacun se sente respecté. La question du consentement dans les rapports sexuels est d’ailleurs souvent abordée. Une manière de responsabiliser les agresseurs suite aux dérives dénoncées par des mouvements comme #balancetonbar.
"Cette question est devenue centrale, confirme Lola Dubrunfaut. Tout le monde sait grosso modo ce que veut dire 'le consentement' mais en pratique, l’appliquer n’est pas toujours si évident que cela. Il faut parfois déconstruire des modèles relationnels et c’est quelque chose de très présent dans les questionnements chez les jeunes."
Un mouvement plus large, une "révolution"
Le stéréotype du bad boy ultra-viril est remis en question. La princesse n’attend plus d’avoir beaucoup d’enfants car elle sait la charge mentale et la lessive que toute cette marmaille va provoquer.
Ces déconstructions font partie d’un mouvement féministe plus global avec des ouvrages qui cartonnent comme le Cœur sur la table de la journaliste française Victoire Tuaillon.