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Salazar un dictateur peu connu de la 2ème guerre mondiale

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Durant la Seconde Guerre mondiale, le Portugal est parvenu à traverser le conflit sans tirer un seul coup de feu. Pris en étau entre l’Axe et les Alliés, Antonio de Oliveira Salazar, l’homme fort du pays, a joué de tous les stratagèmes pour tirer son épingle du jeu. Dans cette guerre des nerfs où tous les coups sont permis, le dictateur portugais a habilement usé de la seule arme à sa disposition pour préserver l’indépendance de son pays : la neutralité.

 

Pour aborder la délicate position du Portugal durant la deuxième guerre mondiale, Elodie de Sélys reçoit en plateau  l'historien Alain Collignon (Cegesoma/archives de l’Etat) et celui qui a couvert la révolution des œillets pour la RTBF à l'époque : Josy Dubié.

Pour rester à l’écart du conflit, Salazar proclame la neutralité du Portugal. La dictature qu’il a fondée demeure jusqu’à aujourd’hui la plus longue d’Europe.

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Mais cela ne suffit pas. Dernier port d’attache pour les dizaines de milliers de réfugiés européens fuyant le nazisme, Lisbonne devient la cible de son voisin espagnol. Suite à l’entrevue entre Hitler et Franco en octobre 1940, Madrid fixe une date d’invasion. Salazar l’évite de justesse : habilement, il obtient de Churchill des livraisons de blé aux Espagnols, au bord de la famine. Pour se garantir la bienveillance d’Hitler, il vend aussi à Berlin du tungstène, nécessaire à l’effort de guerre. Unique point de passage entre Londres et Berlin, Lisbonne devient la capitale de l’espionnage avec la bénédiction de Salazar. Mais il est pris à son propre jeu : alors que son allié britannique recrute ses opposants communistes, les espions allemands infiltrent jusqu’aux flottes de pêcheurs de l’Atlantique nord. Or remporter la bataille de l’Atlantique devient crucial pour les Alliés qui préparent le Débarquement en Normandie. Et l’archipel portugais des Açores est le point névralgique pour protéger leurs convois militaires. Salazar y négocie pied à pied avec Churchill et obtient en échange la survie de son régime. Lorsque les ouvriers portugais, portés par les victoires alliées, se mettent en grève, il les réprime implacablement. Il continue aussi de vendre son tungstène au IIIe Reich, au prix fort. Les Alliés emploient les grands moyens : menacé d’un coup d’Etat, Salazar finit par signer l’embargo sur le tungstène, deux jours seulement avant le Débarquement en Normandie. Il se rallie aux vainqueurs in-extremis. Et en profite pour renforcer son pouvoir pour les 25 ans à venir. 

Salazar, le Portugal à quitte ou double" un documentaire de Bruno Lorvão & Christiane Ratiney à voir le samedi 21 janvier à 20h23 sur la Trois.  A revoir sur AUVIO durant 90 jours

Moins connu que les autres dictateurs et souvent oublié !

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Antonio de Oliveiro Salazar, sera le chef autoritaire du gouvernement portugais pendant près de 40 ans. Ce fils d’une famille modeste, plus discret, moins charismatique que ses célèbres confrères, imposera une discipline de fer à son pays, écrasant toute forme d’opposition. Durant la deuxième guerre mondiale, courtisé par les uns, manipulé par les autres, Salazar louvoie entre Hitler et Churchill, pensant tirer les ficelles du jeu politique mondial. Néanmoins sa stratégie paie puisqu’au sortir du conflit, il restera encore plus de vingt ans au pouvoir

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