La zone neutre mise en place pour les demandes de régularisation était, en principe, fermée depuis vendredi au public qui n’est pas gréviste de la faim. C’était en tout cas ce qu’avait annoncé la semaine dernière le secrétaire d’Etat à l’Asile, Sammy Mahdi. Malgré tout, plusieurs centaines de sans-papiers étaient sur place, dès ce lundi matin, espérant pouvoir accéder à l’espace de la "zone neutre".
Une zone réservée au traitement des dossiers des grévistes de la faim
Cette "zone neutre", installée près de l’église du Béguinage, doit permettre aux 430 grévistes de la faim de rencontrer des juristes, pour les aider à rentrer leur dossier de demande de régularisation. Mais d’autres sans-papiers, qui n’avaient pas fait la grève de la faim, s’étaient rendus sur les lieux par centaines la semaine dernière.
Vendredi, les autorités avaient communiqué, expliquant que la zone ne serait plus ouverte au grand public et ne serait accessible qu’aux personnes ayant un rendez-vous.
Visiblement, ce message ne semble pas être passé puisque ce lundi matin, ce sont entre 200 et 300 personnes qui faisaient la file avant l’ouverture. Certains étaient déjà présents vendredi comme Israël, qui vit en Belgique depuis 11 ans. "Il y a beaucoup de gens qui sont en Belgique depuis longtemps mais qui travaillent en noir et qui veulent juste avoir un papier. On est des êtres humains. On ne veut pas être traité n’importe comment. Nous attendons un geste de la part du gouvernement".
Tous souhaitent une chose, la régularisation des sans papiers. Des rumeurs circulent au sein des sans-papiers affirmant, par exemple, que les gens se rendant dans cette zone recevraient un permis de séjour.
Ce midi, le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, Sammy Mahdi a une nouvelle fois coupé court à ces rumeurs et dissuadé les sans-papiers qui n’étaient pas grévistes de la faim de se rendre à la zone neutre. Pour lui, il n’est pas question de rentrer dans une nouvelle négociation. "Quand on donne un faux espoir aux gens, évidemment, les gens vont aller vers la zone neutre en espérant être régularisés. Et donc, à chaque fois, moi, en tant que secrétaire d’Etat, je dois faire passer le message, un message négatif. C’est non, vous ne serez pas régularisés de manière collective", a rappelé Sammy Mahdi dans le Journal de 13 heures sur la Une. "Non, ça n’aide à rien d’aller à la zone neutre si vous pensez qu’il y aura un assouplissement dans la manière dont on régularise", a précisé Sammy Mahdi.
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Afflux de sans-papiers à la zone neutre
Ce lundi, vu le grand nombre de sans-papiers présents devant la "zone neutre", celle-ci est restée fermée. "On n’était pas ici pour faire une régularisation générale collective non plus", a déclaré Geert Verbauwheden, Conseiller à l’Office des Etrangers, au micro de la RTBF. "Pour les autres jours, on verra comment on va s’organiser, parce qu’il y avait de nouveau trop de monde qui est venu, qui n’avait pas de convocation, qui n’était pas gréviste de la faim", a ajouté M. Verbauwheden.
Les quelques centaines de sans-papiers présents ce lundi devant le bureau de la zone neutre ont improvisé une manifestation en direction de la Grand-Place avant d’être refoulé par la police vers la Place Sainte-Catherine. La police a alors distribué aux sans-papiers présents un document de l’Office des Etrangers les informant qu’il n’y aurait pas de régularisation générale et qu’il fallait se renseigner auprès des avocats.
"Les personnes sans-papiers qui ne sont pas des grévistes doivent suivre la procédure normale en introduisant leurs demandes via leurs communes. Les procédures existantes fonctionnent. Beaucoup ont obtenu une réponse négative il y a plusieurs années, mais rien ne les empêche de réintroduire une demande via leurs communes avec de nouveaux éléments et des arguments renforcés. On estime à plus de 100.000 le nombre de personnes sans-papiers en Belgique et il est impossible de tous les recevoir à la zone neutre. Ce serait ingérable", a , par ailleurs, communiqué Dominique Ernould, la porte-parole de l'Office des Etrangers.
La "zone neutre" devrait rouvrir ses portes mercredi aux sans-papiers, ex-grévistes de la faim, sur rendez-vous.