"Pour pouvoir être à l’écoute des soignés, il faut que le soignant lui-même ait pu expérimenter tous les bienfaits d’une écoute bienveillante" rappelle le docteur Philippe Heureux. "C’est en partie à ça que servent les groupes de discussion", poursuit-il. Organisés par la Société Balint Belge, ces groupes de parole réunissent entre 8 à 10 praticiens pour une discussion d’environ 2h autour de la relation entre le soignant et le soigné. "Il n’y a pas que des médecins, il y a aussi des infirmier(e)s, des sages-femmes, des logopèdes, des aides-soignant(e)s, etc. Il y a aussi un animateur et un observateur – qui a d’ailleurs souvent une formation de psychothérapeute et qui reste en retrait. Ça se passe dans une super ambiance. Au fur et à mesure des séances, on fait connaissance […] chacun apporte son éclairage sur sa relation avec les patients. On peut rire, faire part de ses émotions, pleurer, bref, être soi-même ; mais on parle uniquement de cette relation soignant-soigné. On ne parle pas de nos difficultés personnelles et on ne juge pas les patients" explique la docteur Florence Decorte.
En mettant cette relation soignant-soigné au cœur de ses préoccupations, la Société Balint Belge accompagne les soignants dans leurs démarches, les écoute et leur permet de s’exprimer sur des malaises éventuels. "À partir des réunions, on peut réfléchir tous ensemble et élaborer éventuellement quelque chose. Et c’est ça, en partie, qui augmente le plaisir et le sens de la pratique" conclut Philippe Heureux.