Tarmac

Sara Khadem, la meilleure joueuse d’échecs iranienne, défie son gouvernement

Sara Khadem

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Sara Khadem a 25 ans. C’est une championne d’échec. Elle est maître international et grand maître international féminin, c’est la meilleure joueuse iranienne et elle est classée au 38e rang mondial. Depuis le 26 décembre dernier elle concourt au championnat du monde d’échecs rapides et de blitz qui se déroule à Almaty, au Kazakhstan, comme le raconte Courrier international. Mais la raison pour laquelle elle fait parler d’elle, ce n’est pas ses exploits sportifs mais le fait qu’elle soit apparue sans hijab pendant la compétition. Pourtant, selon la loi iranienne, cela est interdit. Elle rejoint donc ainsi la liste des sportifs qui ont défié les règles de leur gouvernement depuis la mort de la jeune Mahsa Amini en septembre dernier.

Loading...

Cette décision est considérée par beaucoup comme une manifestation de soutien aux manifestations qui ont lieu en l’Iran depuis la mort de la jeune Mahsa Amini, après son arrestation à Téhéran pour une supposée violation du code vestimentaire strict du pays pour les femmes. Même si Sara Khadem ne s’est pas exprimée à ce sujet.

Néanmoins, lorsqu’elles sont à l’étranger et qu’elles représentent leur pays, les femmes ont l’obligation de respecter le code vestimentaire de la République islamique lors d’évènements internationaux, dit la loi iranienne.

Sara Khadem n’est pas la seule joueuse d’origine iranienne à ne pas avoir porté le hijab pendant ces mondiaux d’échecs. La joueuse Atousa Pourkashian s’est également montrée sans hijab pendant la compétition, bien que celle-ci concourt pour les Etats-Unis.

De son côté, Hassan Tamini, la direction de la fédération iranienne d’échecs a, en quelque sorte, pris ses distances avec la joueuse Sara Khadem, indiquant que "cette joueuse d’échecs a participé à titre personnel et à ses propres frais" au tournoi. "Khademalsharieh n’a pas participé à ces compétitions par l’intermédiaire de la fédération. Elle est allée de façon indépendante", a-t-il insisté.

Les sportives en action

Depuis la mort tragique de la jeune de Mahsa Amini, les manifestations en Iran se poursuivent et la jeunesse ne décolère pas.

Depuis quelques mois, Sara Kadhem n’est pas la seule sportive ou figure publique iranienne à défier publiquement le régime.

En octobre, la grimpeuse Elnaz Rekabi ne portait qu’un bandeau lors d’une épreuve de compétition aux Championnats d’Asie d’escalade à Séoul.

Elle est revenue dans son pays comme une héroïne et une dizaine de personnes l’ont applaudie à son arrivée à l’aéroport international de Téhéran. L’athlète s’était excusée pour l’incident et avait insisté sur le fait que son foulard avait accidentellement glissé.

Comme le rappelle le média The independant, en novembre dernier c’est une archère iranienne qui avait déclaré qu’elle n’avait pas remarqué que son hijab était tombé lors d’une remise de prix à Téhéran.

Pendant la Coupe du Monde au Qatar, on se souvient également de ces images fortes des joueurs de l’équipe iranienne qui avait refusé de chanter l’hymne national.

© Getty images

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous