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Saverio, l’horloger qui transmettait sa passion : « on ne va pas partir avec tout ce qu'on sait »

*Saverio, l’horloger qui transmettait sa passion : « on ne va pas partir avec tout ce qu'on sait »

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A Rebecq, peu de choses perturbent la concentration de Saverio Mangione et Gaspard Falys. Les deux horlogers travaillent de concert entourés d’une centaine d’horloges aux rythmes déraillés. Derrières ces " tic-tac " ininterrompus, c’est tout l’enjeu de la transmission de connaissances qui s’exprime. L’un débute sa carrière, l’autre approche de la retraite.

Si Saverio s’était prédestiné à l’électromécanique, un conflit avec l’un de ses professeurs dans les années 80 fait prendre à sa future vie professionnelle un tout autre tournant. " C’est un ami de longue date qui m'a orienté vers l'horlogerie. Dès le premier jour où je suis rentré en horlogerie, je me suis senti bien, comme si c'était mon domaine. J'ai continué sans jamais arrêter mais j’approche de la pension, je vais donc désaccélérer un petit peu, mais totalement arrêter, c’est impossible ! "

Transmettre son savoir et sa passion

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De l’autre côté de la table de travail, se trouve Gaspard. Vingt-deux ans, fraichement diplômé à la sortie du Covid, le jeune horloger de Hellebecq exerce et continue d’apprendre son métier sous le regard attentif de l’ainé. Sa place, il a dû la mériter et chez les horlogers, hors de question de se présenter avec une minute de retard.

" Gaspard m’avait envoyé un email parce qu’il souhaitait réaliser des réparations à domicile mais ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse alors je n’ai pas donné suite. Un jour il m’a appelé me demandant si je cherchais toujours quelqu’un... Alors je lui ai dit ‘écoute, si tu veux, tu peux venir tout de suite. En fait, je l'ai testé... quand je lui ai dit que tout de suite, c'était pour voir un petit peu s'il était vraiment volontaire et motivé. Une demi-heure après, il est arrivé, on a discuté ensemble, on s'est bien entendu. Je me suis lancé et je lui ai proposé un mi-temps. Depuis quelques mois maintenant, il travaille chez moi et c’est un super bon élément ", explique Saverio Mangione.

Le feeling passe bien et les 2 horlogers. Avoir quelqu’un qui l’aiguille était important pour Gaspard : " Comme je débute, il y a toujours des choses à apprendre, comme dans tout métier, car on apprend tout au long de sa vie, donc c'est important d'avoir un feed-back sur notre travail, sur ce qu'on fait, sur nos méthodes. Et ça, c'est important d'avoir ce retour d'un horloger plus expérimenté qui peut me guider ", explique Gaspard Falys.

« Il faut transmettre son savoir »

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Transmettre, partager, expliquer... Pour l’horloger senior, l’expérience mériterait d’être reproduite par ses pairs : " je pense que tous mes collègues devraient peut-être se poser la question en prenant des personnes, des apprentis, des ouvriers de leur transmettre leur savoir parce que c'est quelque chose de formidable. Et puis, on ne va pas partir avec tout ce qu'on sait, donc vaut mieux transmettre. Et je pense que ça donne de meilleures choses parce que c'est aussi pour vous une réussite, un bonheur d'avoir réussi à transmettre, mais ce n'est pas donné à tout le monde non plus ".

En attendant pour l’un de souffler quelque peu et pour l’autre de monter en puissance, le duo d’artisan continue quotidiennement à prendre plaisir à voir des horloges et des montres reprendre vie entre leurs mains.

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