Emile Zola n’est pas qu’un célèbre romancier et journaliste engagé, il est également un photographe prolixe mais méconnu. Coup d’œil sur ce talent longtemps ignoré d’un des plus grands auteurs du 19e siècle.
L’écrivain a laissé derrière lui certaines des plus grandes œuvres littéraires du 19e siècle, mais pas que ! Emile Zola était passionné de photographie. Plus de 2000 négatifs sur verre ont rejoint les collections nationales et sont en cours de restauration. La Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (MAP) a fait l’acquisition de ces négatifs et s’attache aujourd’hui à les valoriser.
Emile Zola n’a pas eu d’enfants avec son épouse légitime mais il en a eu deux avec sa maîtresse, Jeanne Rozerot. C’est à son fils, Jacques, qu'Emile Zola a légué tout son travail photographique. Celui-ci s’est transmis de génération en génération, jusqu’en 2017, année où la collection a été mise aux enchères et rachetée par l’Etat pour la MAP.
Zola était un véritable féru de photographie. Il possédait 10 appareils photos, trois laboratoires et faisait très régulièrement des photos. La plupart de son travail concerne sa vie intime avec Jeanne Rozerot et ses enfants. Il a également documenté ses voyages en Angleterre ou en Italie comme n’importe quel bon photographe amateur pourrait le faire. Ces négatifs représentent un témoignage exceptionnel sur l’écrivain et son entourage.
" Au vu du réalisme de son œuvre littéraire et de l’important travail de documentation qu’elle nécessite, on pourrait s’attendre à découvrir une écriture photographique extrêmement rigoureuse, marquée par une approche documentaire. La réalité est tout autre puisqu’on a finalement un corpus qui s’assimile à celui d’un bon photographe amateur de la fin du 19e siècle, avec des sujets assez classiques tels que des autoportraits, des portraits de ses proches ou encore des photos de soirées organisées à Médan " explique Mathilde Falguière, conservatrice du patrimoine et responsable du département photo de la MAP.
On sait qu’il faisait attention aux cadrages et qu’il pouvait faire jusqu’à six tirages différents pour un même négatif, en changeant à chaque fois de procédé de manière à faire varier le résultat final.
Mathilde Falguière, conservatrice du patrimoine et responsable du département photo de la MAP explique que des études techniques vont être faites sur ces négatifs afin de découvrir si le travail photographie d’Emile Zola est digne d’un amateur typique ou atypique au regard de son époque et de son milieu. " Le lien potentiel entre son œuvre littéraire et son œuvre photographique sera également exploré de manière approfondie, afin de mettre à jour d’éventuels liens cachés. "
Sur l’ensemble de ces négatifs, 500 demandent une restauration générale pour être manipulés et numérisés. Un financement participatif a été lancé pour récolter l’argent nécessaire pour la rénovation de ces négatifs.
Une fois le travail de revalorisation des négatifs terminé, La MAP envisage de réaliser des expositions ou des livres pour faire connaître l’œuvre photographie de Zola au plus grand nombre.