Scandale au Parlement wallon : à quoi sert le Bureau politique du Parlement ?

Le Bureau – dont les réunions se déroulent à huis clos – règle les questions administratives et financières concernant les députés ainsi que les questions administratives, financières et judiciaires concernant l’organisation interne du Parlement wallon, son administration et ses organes.

Depuis le 13 septembre 2019, il est composé du président Jean-Claude Marcourt (PS), de la vice-présidente Jacqueline Galant (MR), du vice-président Manu Disabato (Écolo) et des secrétaires Sybille Coster-Bauchau (MR) et Sophie Pécriaux (PS). Cette dernière a annoncé sa démission ce vendredi.

Le Bureau nomme par ailleurs les membres du personnel du Parlement wallon à l’exception du greffier.

Le greffier - considéré comme le "secrétaire général" – est nommé par le Parlement wallon, mais supervisé par le Bureau. Il assiste le président du Parlement de Wallonie en toutes circonstances, notamment pendant les séances plénières, les comités secrets, les réunions du Bureau et de la Conférence des présidents.

Avec son équipe, il assure les convocations ainsi que l’impression et la distribution des documents. Il dresse acte des délibérations du Parlement wallon et le procès-verbal des différentes réunions. Il assume également l’exécution des décisions du Parlement wallon et de ses organes. Il a la garde des archives du Parlement wallon. Au nom du Bureau, il a autorité sur les agents qui composent les services parlementaires.

Un défaut de contrôle de la part du Bureau.

C’est précisément le greffier du Parlement wallon, Frédéric Janssens, qui est au cœur des dernières révélations du magazine #Investigation. Son comportement à l’égard du personnel ainsi que des dépenses injustifiées au nom du Parlement sont remis en question.

Le 15 septembre dernier, l’homme, en poste depuis 2009, a été écarté temporairement du service et une enquête est en cours, mais le président du PS Paul Magnette estime que le Bureau est également responsable. "Il y a aussi une responsabilité collective. Le bureau du parlement aurait dû contrôler le greffier. Donc, il y a aussi un défaut de contrôle", a-t-il déclaré ce vendredi. Le président du PS demande que le Bureau démissionne collectivement.

Plus que la démission du Bureau, le PTB demande aujourd’hui une réforme en profondeur, critiquant l’opacité de l’institution. Écolo pour sa part souhaite le recadrage des missions parlementaires à l’étranger et de leurs dépenses, ainsi que la réduction des indemnités des parlementaires.

Si les Verts se disent favorables à la démission du président Jean-Claude Marcourt, ils ne plaident en revanche pas pour une démission collective du bureau telle que demandée par Paul Magnette. Même avis du côté du MR qui veut laisser aux autres membres "le temps de l’explication".

Une proposition du président du PS semble néanmoins faire consensus au sein des différents partis : l’ouverture de ce Bureau aux partis de l’opposition et la publicité de ses décisions.