"On dit généralement que l’on est les meilleurs élèves mondiaux en termes de sécurité alimentaire", se réjouit l’avocate Katia Lentz. Depuis plus de 20 ans, on a un corpus législatif appelé le droit alimentaire, dédié à ce risque zéro promis aux consommateurs à la fin des années 90.
Les entreprises tout au long de la chaîne alimentaire sont ainsi solidairement responsables - "de la fourche à la fourchette, de l’étable à la table" – pour garantir ce risque zéro lors du placement sur le marché. La traçabilité est aussi un élément important de la législation.
"C’était la réponse des institutions, aussi bien européennes que nationales, à la suite des crises, dont la crise de la vache folle est l’un des exemples les plus patents. Les crises, à mon sens, on ne peut pas les éviter, c’est un peu la faute à pas de chance, mais en tout cas, on en tire à chaque fois des leçons. On a toujours renforcé un dispositif, on a amélioré une transmission d’informations, on a créé un organisme supplémentaire, on a vérifié que tout fonctionnait bien dans les retraits, les rappels…. Chaque crise apporte ainsi son lot d’améliorations."
Beaucoup de ces mécanismes existent donc depuis les années 2000. Ce qui manquait, c’était l’immédiateté, la rapidité et la fluidité de la circulation d’informations, précise Katia Lentz. "On peut mettre en place des mécanismes, mais si les Etats membres ne pensent pas à les utiliser…". On aurait notamment pu mieux faire, en Belgique, lors de l’affaire des œufs contaminés au fipronil.