Malheureusement, ces différentes stratégies ne sont pas toujours très efficaces. car de nombreux lecteurs estiment que les traductions des scantrads sont plus précises que les traductions officielles. La complexité de la langue japonaise laisse une large marge d’interprétation qui favorise les divergences entre les traducteurs de métiers et les amateurs. Etant donné que les traductions des scantrads sont diffusées plus rapidement que les officielles, celles-ci s’imposent comme modèle et il est alors très fréquent que le travail des professionnels soit remis en question et critiqué.
Ça a notamment été le cas avec la traduction du mot "Kokusen" (un type d’attaque) qui apparaît dans la série "Jujutsu Kaisen" qui a été traduit par Fédoua Lamodière, la traductrice officielle de la saga, comme étant " Rayon noir " alors que le scantrad mentionnait un " Éclair noir. " Cette dernière a fait l’objet de violentes critiques sur les réseaux sociaux malgré ses explications.
La persistance de l’engouement pour les scantraders s’explique aussi par le fait que cette pratique permet de faire découvrir certains titres qui sont tombés dans l'oubli en raison d’un manque de popularité dans certaines régions japonaises. Les traductions élaborées par les fans constituent également un moyen efficace pour contourner certaines traductions officielles qui ont censuré certains mots ou extraits.
Ainsi, il apparaît que le scantrad présente certains avantages pour les fans de mangas et qu'il permet également de le populariser à l’étranger. Pourtant, celui – ci reste une violation juridique qui affecte lourdement les auteurs et les maisons d’éditions. Il reste à savoir quelle stratégie le gouvernement nippon va adopter pour faire face à ce piratage à grande échelle… Affaire à suivre.
Lire également : "La problématique des scantrads : quelles conséquences sur le monde de l’édition ?" sur le site Lettres Numériques