Au "Palais des droits" à Schaerbeek, une distribution de repas chauds aux demandeurs d'asile, annoncée par diverses associations, a eu lieu vendredi soir. Des files de plusieurs centaines de personnes se sont rapidement formées dans le bâtiment aux alentours de 18h00 pour avoir accès à un repas chaud, a constaté Belga sur place. Les organisateurs ont apporté des centaines de caisses remplies des mille plats préparés en amont, avec l'aide de nombreux bénévoles.
Avec cette distribution, les différentes associations veulent mettre en lumière les conditions dans lesquelles les demandeurs d'asile vivent dans ce squat où, d'après les associations, près de 1.000 personnes ont trouvé refuge. Des enfants, des femmes et des hommes y vivent dans des conditions que les associations qualifient d'insalubres.
Par la même occasion, les organisateurs dénoncent un manquement de la part du gouvernement fédéral par rapport à ses obligations en termes d'accueil des demandeurs de protection.
On sait qu'il y a une trêve politique qui se prépare
"On organise ça à la veille des fêtes parce qu'on sait qu'il y a une trêve politique qui se prépare. On espère que les politiques n'auront pas un congé trop tranquille et qu'ils tenteront de régler la situation. S'ils ne parviennent pas à trouver de nouvelles places, qu'ils remettent au moins le bâtiment en ordre", s'insurge Bernard De Vos, délégué général aux droits de l'enfant et organisateur de l'événement. "On a décidé d'organiser ça pour être efficace. On veut créer un repas de Noël, convivial et authentique. Et à la fois, on organise ça pour qu'on parle de cette situation."
Pour accéder au bâtiment, les demandeurs d'asile empruntent l'entrée du garage. Une fois la porte franchie, une montagne de sacs poubelle se dresse face à eux. Seules deux douches sont à disposition, dont une seule fonctionne, expliquent les organisateurs. Lors de la distribution de repas de vendredi, une file de plusieurs centaines de personnes s'est formée au rez-de-chaussée. Sans table, certains sont contraints de manger debout, près de comptoirs.
Médecins sans Frontières et la Croix-Rouge ont également signalé que plusieurs épidémies se répandent dans le bâtiment, notamment la gale et la diphtérie.