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Schitt’s Creek : quatre raisons de regarder absolument la série phénomène

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C’est une série comique qui atteint le statut de phénomène de pop culture : Schitt’s Creek débarque en intégralité sur Auvio. Stanislas Ide liste les nombreux atouts de cette série atypique.

En Amérique du Nord, Schitt’s Creek est déjà ce qu’on pourrait appeler une série culte. Forte de six saisons, en 2020, elle a même raflé neuf récompenses aux Emmy Awards. Pourtant, en dehors des pays anglophones, la série semble passer sous le radar. Peut-être parce qu’à l’image de Breaking Bad, la conclusion d’une série qui s’est étalée sur plusieurs années peut avoir cet effet de sublimation à retardement.

La sitcom canado-américaine mérite pourtant toutes les attentions des cinéphiles.

Un scénario burlesque

Schitt’s Creek suit le quotidien d’une famille insupportablement riche, les Rose. Dans le pilote de la série, celle-ci apprend qu’ils ont perdu toute leur fortune. La seule possession qui leur reste, est un petit village de rednecks baptisé Schitt’s Creek, acheté des années auparavant par le père de la famille pour faire une blague.

Ils doivent se rabattre sur ce patelin terriblement médiocre. Il y a cette expression américaine très méchante pour décrire le New Jersey : 'the armpit of the USA' (l’aisselle des États-Unis). Schitt’s Creek ne se situe pas dans le New Jersey, mais cela ressemble à l’idée qu’on se fait d’une aisselle : la famille se frotte aux locaux, logée dans le motel pourri de la petite ville.

Les personnages sont aussi savoureux. Il y a le père, qui tente d’éponger sa honte en jouant au pater familias. Il y a la mère, à la fois extrêmement snob et pragmatique. Et les deux enfants, blasés et hautains, mais avec une petite touche d’intelligence qui montre qu’ils en ont conscience, ce qui les rend sympathiques, et même très attachants. En résumé, Schitt’s Creek c’est : les riches chez les péquenauds.

Une famille aussi attachante que détestable

Mais ce qui rend la série si spéciale par rapport au foisonnement de sitcoms, se tient en quatre motifs :

  • Une narration bien ficelée, s’amusant à torturer ses quatre héros trop privilégiés. Des héros confrontés à des personnages souvent assez bêtes. La situation ne change presque jamais : les Rose rêvent de s’en aller, et les péquenauds s’amusent à les voir s’enfoncer. Cette mécanique narrative fonctionne, tant du point de vue comique qu’affectueux. L’ironie qui emballe le tout, c’est que la famille Rose est tout simplement plus fonctionnelle dans son malheur et dans la pauvreté.
  • Un effet de mode : le spectateur développe ce plaisir de voir des ultra-riches souffrir. Ce n’est pas nouveau, mais les nombreuses discussions actuelles sur les privilèges ont formé un sous-genre de la comédie qu’on pourrait baptiser le Rich Torture Porn, comme le montre le succès phénoménal de la série HBO White Lotus.
  • Le casting : les acteurs sont excellents. Cela passe beaucoup par le non-dit, par la comédie physique. Il s’agit souvent d’un simple regard. Un des membres de la famille Rose entend quelque chose, et le temps s’arrête dans son regard, quelques secondes entre la confusion, la politesse et le jugement. Parmi ce casting se détache la mère, Moira, jouée par Catherine O’Hara, l’actrice qui jouait la mère de Kevin McCallister dans Maman j’ai raté l’avion. Un contraste constant : tordante, avec son air parfaitement distingué mais ennuyé, sa garde-robe très soignée mais complètement décontextualisée, et sa franchise polie mais ferme. Moira, c’est la dame endimanchée comme si elle vivait dans un gala de bienfaisance sans fin, mais qui prend la copine, locale, de son fils à part pour lui intimer de bien prendre la pilule, "parce que vous comprenez bien ma jeune fille, on n’a pas l’argent pour prendre soin de votre bâtard une fois qu’il sera né".
  • La série est assez queer, libérale, progressiste. Elle coche toutes ces cases avec ses personnages car elle affiche une ouverture dans la façon dont les personnages se comportent. Les rôles sont assez dégenrés, et les Rose sont riches mais pas conservateurs.

► Découvrez Schitt’s Creek, gratuitement et en intégralité, sur Auvio.

Schitt's Creek 1 S01

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