Actuellement en résidence au Sénégal, les artistes Mamady Kanté et Fabien Borde ont façonné une sculpture entièrement composée de déchets plastiques récupérés. Sur le point d’être finalisée, l’œuvre mesure 2 mètres 50 de hauteur et représente un lion. Une manière de rendre hommage au pays de leur résidence, tout en sensibilisant à la crise climatique.
Sculpteur contemporain originaire de Guinée, Mamady Kanté est un passionné. Sa spécialité ? Les sculptures en plastiques recyclés ou en papier mâché. Après avoir rendu hommage au fondateur du Royaume de Dubreka (Guinée) Soumba Toumany, l’artiste s’attaque à une nouvelle œuvre : un lion entièrement composé de déchets plastiques recyclés. Associé au sculpteur français Fabien Borde dans ce projet, Mamady Kanté a pris ses quartiers en résidence au Centre culturel Blaise Senghor (Dakar, Sénégal) depuis le mois de janvier.
Pour concevoir leur œuvre, les deux artistes ont récupéré des déchets plastiques de toutes sortes, qu’ils ont ensuite nettoyés au chiffon et rincés avant de les intégrer à leur sculpture, tels quels. Si on regarde le lion de plus près, on constate que l’une de ses pattes est posée sur une forme à demi arrondie, qui représente en réalité la moitié d’un globe terrestre constitué de déchets plastiques. "Le but est de montrer aux gens qui regarderont l’œuvre que ces déchets plastiques sont partout sur la planète et que la pollution, tout comme l’art, n’a pas de frontière", précise Mamady Kanté à ETX Studio.
Le choix de représenter un lion n’est pas non plus anodin. "Avec Fabien, nous nous informons toujours en amont des emblèmes qui caractérisent le pays dans lequel nous travaillons, parce que c’est important pour nous de leur rendre hommage en s’appuyant sur leur histoire. Le lion est à la fois le symbole de l’Afrique, mais aussi l’emblème de l’équipe nationale de football du Sénégal. C’est aussi le roi de la forêt et de la savane, il joue donc un rôle de sensibilisation pour dire stop aux déchets plastiques qui finissent aussi dans ces écosystèmes et leur lieu d’habitat ", explique le sculpteur.