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Se déconnecter des réseaux sociaux ? Certains jeunes y pensent

© Getty images

Dans le monde, on est 8 milliards, et sur ces milliards de personnes, il y a plus de la moitié qui est sur les réseaux. Selon Social Media, en un an, on est passé de 4,2 milliards d’utilisateurs à 4,62 milliards. Plus, plus, plus et toujours plus… Et si on faisait un break ?

Tu as déjà essayé de te lancer le défi de ne plus aller sur les réseaux, même pire (ou mieux ?), de ne même pas aller sur ton téléphone ? Depuis un moment, pas mal de gens tentent l’expérience. Au Québec, un mouvement fait de plus en plus de bruit : PAUSE. Ils organisent des journées de déconnexions où pendant 24 heures, tu n’as pas le droit d’utiliser ton tel. En 2020, plus de 3500 jeunes Québécois de plus de 16 ans ont participé.

Une pause s’impose

Tout ça, c’est organisé, mais en Belgique on n’a pas de mouvement pareil. Pourtant, des jeunes qui se déconnectent, il y en a aussi ! Tu as sûrement déjà entendu un pote te dire qu’il "faisait une pause des réseaux". Mais pourquoi ?

"Moi c’est pour deux choses. Déjà tous les réseaux se ressemblaient et ça me saoulait. Mais je me comparais aussi tout le temps aux autres… Je voyais des stories, et je culpabilisais de ne pas avoir cette vie-là ou de ne pas être assez belle ou quoi. Ça me mettait trop mal, je trouvais ça toxique en fait", explique Lucie qui s’est surtout déconnectée d’Instagram, le réseau de l’image par excellence.

Le problème, c’est que cette anxiété liée aux réseaux sociaux, elle est aussi accompagnée d’une addiction. Hugo, un jeune de 21 ans s’est lancé dans un défi d’une semaine avec un pote : "On avait vu passer sur les réseaux la dopamine détox. Le principe, ça consiste à se déconnecter de tous les réseaux, ne plus jouer aux jeux vidéo, ne plus regarder de films, de séries et tout."

Et ça a eu pas mal d’effet sur lui : "Ça m’a permis de me retrouver avec moi-même et ça m’a fait relativiser sur plein de choses. Après ça, j’ai direct désinstallé TikTok parce que le côté chronophage me bloquait. Je voulais regarder deux vidéos et je passais deux heures dessus. Je n’arrivais pas à me mettre sûr d’autre chose", continue Hugo.

Pour le mieux ?

Se déconnecter ponctuellement comme Lucie et Hugo, ça te libère du temps, mais pas seulement. Les chercheurs d’une étude publiée dans la revue américaine "Cyberpsychology, Behaviour and Social Networking" assurent "quarrêter d’utiliser les réseaux sociaux pendant une semaine entraîne des améliorations significatives du bien-être, de la dépression et de l’anxiété."

Ça m’a fait du bien de souffler un peu

"Au début, j’avais peur de louper des infos, des trucs importants que mes potes vivent. J’avais vraiment peur de manquer des trucs, mais au final, ça m’a fait du bien de souffler un peu". Cette peur qu’a eu Lucie, elle a un nom : le FOMO, Fear Of Missing Out. Si tu ne parles pas bien anglais, c’est la "peur de rater quelque chose".

Chez TARMAC, on s’est lancé un défi : pas d’écrans pendant 3 jours ! Qui dit pas d’écran, dit pas de téléphone, pas de télévision, pas de PC, bref rien de tout ça en étant dans la vie active. Et qui d’autres pour relever ce défi que Mona et Laure ? C’est courant du mois d’avril que tes deux animatrices préférées vont se filmer pendant ces 3 jours.

De la peur à la joie

Du côté de Laure, c’est l’excitation qui l’emporte sur la peur : "Moi je ne suis pas du tout angoissée, je me réjouis justement ! J’ai qu’une hâte, c’est de me lancer dans ce défi pour rattraper les livres que je dois lire et aussi voir ce que ça fait quoi !"

Un nouveau mouvement émerge quand on parle de déconnexion des réseaux : le JOMO ou la joie de tout louper. On peut donc dire que Lucie et Hugo s’inscrivent dans ce mouvement de manière ponctuelle. Ils ont réussi à retrouver de la sérénité en quittant la sphère des réseaux.

Mais en plus de ça, ils ont pu se recentrer sur eux et retrouver le plaisir de l’ennui. "Je pense qu’on sous-estime trop le concept d’ennui. Les réseaux demandent tout le temps notre attention, l’ennui devient une peur… J’ai l’impression qu’on nous met en tête qu’on n’a plus le droit de s’ennuyer, alors que c’est important pour tout ce qui est créatif", réfléchit Hugo.

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