L’organisme statistique européen Eurostat observe une hausse de près de 30% des prix d’achat des logements en Europe depuis 2015.
"On ne construit pas suffisamment au regard des besoins", assure l’économiste Sandrine Levasseur, spécialiste des questions européennes et du logement à l’Observatoire français des conjonctures économiques. La hausse est ainsi particulièrement importante dans un petit pays comme le Luxembourg (+17% sur un an au premier trimestre 2021).
La pandémie a accentué le problème : les confinements ont stoppé les constructions et des difficultés d’approvisionnement en matériaux continuent de retarder les chantiers.
En parallèle, de nombreux foyers enfermés dans des appartements pendant les confinements ont ressenti le besoin de vivre dans des espaces plus grands, hors des métropoles.
Ceux qui disposaient de "revenus élevés ou travaillaient dans des secteurs où le télétravail était plus facile" ont pu sauter le pas, indique Marissa Plouin, analyste des politiques publiques de logement à l’OCDE.
Poussée par des taux de crédits immobiliers historiquement bas, la demande a changé "soudainement" poursuit-elle, et fait augmenter les prix.
La BCE a d’ailleurs observé en 2020 une hausse des prix dans les capitales inférieures de 0,7 point à celle de l’ensemble de zone euro alors qu’elle était auparavant toujours supérieure. Elle l’explique par "une décélération naturelle" des prix déjà très hauts ou "des déplacements de la demande vers des zones situées en dehors des capitales".
A Paris par exemple, le prix des logements affichait peu d’évolution sur un an au deuxième trimestre, alors qu’il a augmenté de 7% en régions, selon les données des notaires.