Lorsqu’on est témoin, d’un vol ou d’une agression, en théorie, le premier réflexe, c’est de prendre son téléphone et d’appeler la police. Mais en pratique, on voit passer de plus en plus de messages de plainte sur les réseaux sociaux, Facebook, Twitter etc. Au lieu de s’adresser à la police, certains internautes préfèrent partager ce qu’ils ont vu ou vécu, sur les réseaux sociaux. De quoi compliquer sérieusement la tâche de la police.
On a l’impression que lorsque l’on met une information sur un réseau social public, la société et la police vont prendre des mesures
Des avis de recherche pour retrouver un ami disparu depuis plusieurs heures, des appels à témoin pour tenter de localiser un agresseur, photo à l'appui… Voilà le genre de messages qui circulent de plus en plus sur les réseaux sociaux. Cette tendance, le commissaire Jean-Michel Paquay, chef du secteur centre à Liège, l’a bien constatée, dans son travail, comme dans sa vie privée.
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"Comme beaucoup de citoyens, je suis le groupe Facebook de mon village", raconte le commissaire. "Pas plus tard qu’hier, quelqu’un publie la photo d’une camionnette qui rôde dans les rues. Tout le monde commence à commenter en disant : 'Moi aussi je l’ai vue dans la rue'. Je demande : 'Est-ce que quelqu’un a prévenu la police ?' Et je me rends compte que personne n’a eu ce réflexe".
Parfois, on croise ces messages par chance, mais il y a évidemment énormément d’informations qui nous échappent
La tendance touche particulièrement les jeunes, mais pas seulement. Toutes les catégories d’âge semblent avoir adopté cette nouvelle habitude. Et la pratique complique en tout cas la tâche de la police. "Il y a un côté un peu irrationnel. On a l’impression que lorsque l’on met cette information sur un réseau social public, la société et la police vont prendre des mesures", constate Jean-Michel Paquay.
"Il est vrai que les services de police suivent un certain nombre de réseaux sociaux et de groupes mais il est évidemment impensable et impossible de suivre tout. Parfois, on croise ces messages par chance, mais il y a évidemment énormément d’informations qui nous échappent".
Pourtant, porter plainte n’a jamais été aussi simple qu’aujourd’hui. La police rappelle qu’il n’est même plus nécessaire de se déplacer, puisque le dépôt de plainte peut à présent se faire en quelques clics, depuis son ordinateur ou son smartphone.