Le pouvoir d’achat et l’avenir de l’enveloppe bien-être ont fait l’objet d’une série de questions de parlementaires destinées au ministre de l’Economie et du Travail, Pierre-Yves Dermagne. "A quand des mesures structurelles ?", a demandé Barbara Pas (VB), faisant allusion au montant de 2280 euros de réduction moyenne de la facture énergétique dont devraient bénéficier les ménages aux Pays-Bas.
Pour le PTB, Raoul Hedebouw voit dans la majorité un "gouvernement qui abandonne les gens qui doivent faire face à des factures de 800, 900, 1000 euros par mois" et demande à la majorité de "bloquer les prix" et s’en prend, comme il l’a déjà fait, à "Engie-Electrabel" qui, selon le PTB, "va réaliser 8 à 9 milliards de bénéfices" sur les années à venir.
Aux critiques du PTB a l’égard de la majorité, la députée PS Sophie Thémont répond, en prenant la défense du travail accompli par les socialistes au sein de la coalition Vivaldi. "Moi aussi je veux la taxation sur les surprofits", a clamé Sophie Thémont et "dans ce gouvernement, nous, socialistes, avons envoyé bouler le patronat qui demandait un saut d’index", a-t-elle ajouté.
Dans ce contexte d’érosion du pouvoir d’achat et de flambée des factures énergétiques, plusieurs députés se sont inquiétés du sort de l’enveloppe bien-être. Les partenaires sociaux, patrons et syndicats, n’ont toujours pas trouvé d’accord pour répartir cette enveloppe qui doit permettre de revaloriser les allocations. "C’est au gouvernement d’agir, faute d’accord entre les partenaires sociaux", a réclamé Kristof Calvo, pour Ecolo-Groen. "Pouvez-vous garantir que l’enveloppe bien-être sera bien appliquée intégralement ?", a demandé la députée Vooruit Anja Vanrobaeys.
D’ailleurs, du côté de la N-VA, le député Björn Anseeuw demande au gouvernement de "faire quelque chose pour ceux qui travaillent, qui souffrent aussi aujourd’hui", et de plaider pour "ne pas verser entièrement l’enveloppe bien-être pour donner de l’oxygène à ceux qui travaillent".
Du côté du ministre de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne, on a rappelé ce qui avait déjà mis en œuvre, notamment la baisse de la TVA sur le gaz et l’électricité, l’extension du tarif social, le chèque mazout, la baisse des accises sur les carburants. Il a rappelé les demandes faites par la Belgique à l’Europe pour agir sur les prix de l’Energie. "J’espère que dans les prochains jours, nous obtiendrons au niveau européen cette limitation et ce blocage des prix", a déclaré Pierre-Yves Dermagne.
Quant aux critiques du PTB qui accuse le gouvernement d’avoir conclu un accord avec Engie sur la question des surprofits. "Il n’y a pas d’accord secret avec Engie, c’est un mensonge", a clamé Pierre-Yves Dermagne.
Concernant l’enveloppe bien-être et l’incapacité des partenaires sociaux à s’entendre sur ce sujet, Pierre-Yves Dermagne a souligné que "l’engagement de verser intégralement l’enveloppe bien-être sera respecté". Mardi, une nouvelle réunion avec les partenaires sociaux se tiendra pour tenter de débloquer le dossier.
Enfin, en réponse à une question qui lui était posée sur le coût du télétravail pour les salariés qui doivent assumer les frais de chauffage et d’électricité, le ministre de l’Economie et du Travail est revenu sur le fait que la Convention collective de travail 85, qui encadre le télétravail, ne prévoit pas de dédommagement pour le chauffage (seule une indemnité pour les frais de communication est prévue). Une intervention de l’employeur pour le chauffage et l’électricité du télétravailleur dépend du bon vouloir de l’entreprise. Actuellement, "6% des employés touchent une telle indemnité d’en moyenne 73 euros par mois", a souligné le ministre Dermagne qui attend des partenaires sociaux qu’ils trouvent un accord sur le sujet. Faute d’accord en novembre, le ministre leur fera une proposition.