Belgique

Séance plénière à la Chambre : l’énergie et le pouvoir d’achat au cœur des questions des parlementaires

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La Chambre des Représentants a repris, ce jeudi, ses habitudes en tenant sa séance plénière et la traditionnelle session de questions parlementaires. En l’absence du Premier ministre, Alexander De Croo, en déplacement à New-York, les parlementaires se sont principalement tournés vers le ministre de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne (PS) et la ministre de l’Energie (Tine Van der Straeten) sur fond de crise énergétique et de pouvoir d’achat en recul.

Pouvoir d’achat, enveloppe bien-être…

Le pouvoir d’achat et l’avenir de l’enveloppe bien-être ont fait l’objet d’une série de questions de parlementaires destinées au ministre de l’Economie et du Travail, Pierre-Yves Dermagne. "A quand des mesures structurelles ?", a demandé Barbara Pas (VB), faisant allusion au montant de 2280 euros de réduction moyenne de la facture énergétique dont devraient bénéficier les ménages aux Pays-Bas.

Pour le PTB, Raoul Hedebouw voit dans la majorité un "gouvernement qui abandonne les gens qui doivent faire face à des factures de 800, 900, 1000 euros par mois" et demande à la majorité de "bloquer les prix" et s’en prend, comme il l’a déjà fait, à "Engie-Electrabel" qui, selon le PTB, "va réaliser 8 à 9 milliards de bénéfices" sur les années à venir.

Aux critiques du PTB a l’égard de la majorité, la députée PS Sophie Thémont répond, en prenant la défense du travail accompli par les socialistes au sein de la coalition Vivaldi. "Moi aussi je veux la taxation sur les surprofits", a clamé Sophie Thémont et "dans ce gouvernement, nous, socialistes, avons envoyé bouler le patronat qui demandait un saut d’index", a-t-elle ajouté.

Dans ce contexte d’érosion du pouvoir d’achat et de flambée des factures énergétiques, plusieurs députés se sont inquiétés du sort de l’enveloppe bien-être. Les partenaires sociaux, patrons et syndicats, n’ont toujours pas trouvé d’accord pour répartir cette enveloppe qui doit permettre de revaloriser les allocations. "C’est au gouvernement d’agir, faute d’accord entre les partenaires sociaux", a réclamé Kristof Calvo, pour Ecolo-Groen. "Pouvez-vous garantir que l’enveloppe bien-être sera bien appliquée intégralement ?", a demandé la députée Vooruit Anja Vanrobaeys.

D’ailleurs, du côté de la N-VA, le député Björn Anseeuw demande au gouvernement de "faire quelque chose pour ceux qui travaillent, qui souffrent aussi aujourd’hui", et de plaider pour "ne pas verser entièrement l’enveloppe bien-être pour donner de l’oxygène à ceux qui travaillent".

Du côté du ministre de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne, on a rappelé ce qui avait déjà mis en œuvre, notamment la baisse de la TVA sur le gaz et l’électricité, l’extension du tarif social, le chèque mazout, la baisse des accises sur les carburants. Il a rappelé les demandes faites par la Belgique à l’Europe pour agir sur les prix de l’Energie. "J’espère que dans les prochains jours, nous obtiendrons au niveau européen cette limitation et ce blocage des prix", a déclaré Pierre-Yves Dermagne.

Quant aux critiques du PTB qui accuse le gouvernement d’avoir conclu un accord avec Engie sur la question des surprofits. "Il n’y a pas d’accord secret avec Engie, c’est un mensonge", a clamé Pierre-Yves Dermagne.

Concernant l’enveloppe bien-être et l’incapacité des partenaires sociaux à s’entendre sur ce sujet, Pierre-Yves Dermagne a souligné que "l’engagement de verser intégralement l’enveloppe bien-être sera respecté". Mardi, une nouvelle réunion avec les partenaires sociaux se tiendra pour tenter de débloquer le dossier.

Enfin, en réponse à une question qui lui était posée sur le coût du télétravail pour les salariés qui doivent assumer les frais de chauffage et d’électricité, le ministre de l’Economie et du Travail est revenu sur le fait que la Convention collective de travail 85, qui encadre le télétravail, ne prévoit pas de dédommagement pour le chauffage (seule une indemnité pour les frais de communication est prévue). Une intervention de l’employeur pour le chauffage et l’électricité du télétravailleur dépend du bon vouloir de l’entreprise. Actuellement, "6% des employés touchent une telle indemnité d’en moyenne 73 euros par mois", a souligné le ministre Dermagne qui attend des partenaires sociaux qu’ils trouvent un accord sur le sujet. Faute d’accord en novembre, le ministre leur fera une proposition.

La ministre de l’Energie, Tine Van der Straeten (Groen) a aussi fait l’objet de plusieurs questions et critiques de la part de parlementaires.

Le groupe PVDA-PTB est revenu à la charge sur le dossier de la taxation des surprofits d’Engie. "Le PTB est disposé à fournir une majorité alternative pour que cette taxe passe", a déclaré le député Peter Mertens, au cas où la majorité Vivaldi ne se mettrait pas d’accord sur le sujet.

Pour Défi, François De Smet est revenu sur l’arrêt du réacteur nucléaire de Doel 3. "Cette extinction ne va faire qu’empirer la situation", a-t-il estimé, en s’inquiétant de l’approvisionnement en électricité. "Si on s’y était pris à temps, ce réacteur était prolongeable", a-t-il ajouté. Pour lui, en matière de nucléaire, c’est le "football panique" dans le gouvernement.

"Où en êtes-vous depuis six mois dans les négociations avec Engie pour la prolongation de Doel 4 et Tihange 3 ?" a demandé la députée MR Marie-Christine Marghem. "Nous voulons prolonger un maximum de réacteurs", a-t-elle rappelé pour le MR. Et pour elle, Doel 3 est prolongeable.

La ministre de l’Energie, elle, a rappelé, comme son collègue Dermagne, les mesures prises par le gouvernement pour soutenir les entreprises et les ménages. Elle a aussi rappelé les attentes de la Belgique d’une solution européenne pour faire baisser les prix de l’énergie. "Hier le Premier ministre norvégien a annoncé qu’il est ouvert pour discuter de ce plafonnement du prix du gaz", s’est-elle réjouie, rappelant que "le travail continue" et que d’autres réunions au niveau européen sont prévues, notamment en octobre à Prague.

Pour le volet nucléaire, la ministre de l’Energie a rappelé le choix du gouvernement de "conserver les deux centrales les plus récentes". Elle a exclu l’existence d’un accord secret avec Engie. Si peu d’informations sont disponibles au sujet des négociations menées avec Engie sur la prolongation de Doel 4 et Tihange 3, c’est parce que "la discrétion est de mise". "Nous avons besoin de ces deux centrales pour les prochains hivers", a estimé Tine Van der Straeten tout en ajoutant que "même si l’Europe est frappée par une crise énergétique, la capacité de production est suffisante".

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