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Séance VIP : "Green Book", un film tiré d'une histoire vraie et sacré aux Oscars

Tiré d'une histoire vraie, "Green Book" sacré aux Oscars malgré les polémiques autour du "sauveur blanc"

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C'est l'histoire d'une amitié improbable entre un pianiste noir raffiné et un gros bras d'origine italienne volontiers xénophobe. "Green Book", un road movie adapté d'une histoire vraie, a décroché dimanche l'Oscar très convoité du meilleur film.

En 1962, alors que règne la Ségrégation, Tony Lip un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d'une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu'au Sud profond, ils s'appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l'on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité. Dans un pays où le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, les deux hommes vont être confrontés au pire de l'âme humaine avec pour seules armes leur générosité et leur humour. Il s'agit d'un film biographique sur une tournée réalisée dans les États du Sud en 1962 par le pianiste noir Don Shirley et son chauffeur et garde du corps blanc Tony Vallelonga (dit Tony Lip)

Green Book un film à voir le 14 juin à 21h55 sur Tipik.

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Un film aux multiples récompenses

Le long métrage, qui se déroule dans l'Amérique ségrégationniste des années 1960, avait été nommé dans cinq catégories, dont celle du meilleur acteur dans un second rôle pour Mahershala Ali qui a été couronné pour son interprétation de l'artiste Don Shirley. Viggo Mortensen, qui a pris 20 kg pour camper le rôle de Tony "Lip" Vallelonga, un chauffeur et garde du corps à la langue bien pendue, était lui en lice pour la statuette du meilleur acteur mais est rentré bredouille. Une amitié qui a perduré jusqu'à la mort des deux hommes en 2013. Le nom du film fait référence au "Negro Motorist Green Book", un guide destiné aux automobilistes noirs à une époque où ces derniers n'étaient pas acceptés dans de nombreux hôtels ou restaurants.

Tiré d'une histoire vraie mais....

"Green Book" a raflé la distinction suprême au détriment de sept autres films, dont "Roma" du Mexicain Alfonso Cuaron et "La Favorite" du Grec Yorgos Lanthimos, qui avaient dominé les nominations.

Le film de Peter Farrelly avait déjà été récompensé en janvier du Golden Globe de la meilleure comédie et de celui du meilleur acteur dans un second rôle pour Mahershala Ali.

Co-écrit par le fils de Tony "Lip", Nick Vallelonga, "Green Book" raconte la naissance, sur les routes du Sud des Etats-Unis au début des années 1960, de l'amitié entre l'Italo-Américain aux mauvaises manières et le beaucoup plus fin Don Shirley, brillant pianiste classique.

"Sauveur blanc"

Malgré son succès dans les salles, "Green Book" n'a pas été épargné par les polémiques. Les proches de Donald Shirley, dont son frère et sa nièce, ont critiqué le scénario, pour lequel ils affirment n'avoir jamais été consultés, et dénoncé une "symphonie de mensonges" et "le point de vue d'un homme blanc sur la vie d'un Noir". Nick Vallelonga a défendu son travail, disant s'être appuyé sur les histoires racontées par son père, Tony, à propos de cette tournée dans le Sud raciste. Il affirme également que Don Shirley lui aurait conseillé avant sa mort de ne parler à personne d'autre de son projet.

Au-delà des critiques familiales, le film a fait l'objet d'un débat plus large aux Etats-Unis sur la représentation du racisme et la figure du "sauveur blanc" incarnée par Tony Vallelonga. "Le Green Book fait partie de l'histoire des Noirs, et il est inacceptable qu'un Blanc vole cet héritage et ce nom pour un film qui a très peu, si ce n'est rien, à voir avec le Green Book", a dénoncé sur Facebook le réalisateur oscarisé Roger Ross Williams. "Nos histoires et notre Histoire nous ont toujours été volées et racontées à travers une optique blanche, et ce film en est le dernier exemple en date d'Hollywood", a-t-il ajouté. Le réalisateur, Peter Farrelly, a défendu son oeuvre en affirmant que son film tournait "autour de l'amour, du fait de nous aimer les uns les autres malgré nos différences". "Le message, c'est de se parler, et l'on découvrira alors que nous avons beaucoup de choses en commun (...). Je sais que ça semble mièvre, mais c'est la vérité. La seule manière de résoudre les problèmes, c'est de parler", a-t-il dit

Sept autres films étaient nommés pour l'Oscar du meilleur film: "Roma," "La Favorite", "A Star Is Born," "BlacKkKlansman", "Bohemian Rhapsody", "Vice" et "Black Panther".

Le palmarès des Oscars 2019

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