S’il partage certains avis sur le fait de devoir mettre au placard le CST dans la situation d’épidémie actuelle, Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus, juge cependant que cette carte blanche présente un certain nombre de biais : "Je suis mitigé vis-à-vis de cette carte blanche. Personne ne va défendre un Covid Safe Ticket en train de mourir. C’est un peu le chant du cygne du Covid Safe Ticket. Dire que l’on pense faire un pass vaccinal alors que plus personne ne pense à une obligation et à un pass, je trouve ça par contre un peu excessif."
Il estime que la carte blanche oublie volontairement certains secteurs culturels : "Lorsqu’il a été lancé, il est vrai que c’était lancé essentiellement pour les manifestations de masse. Mais les manifestations de masse en culture ça existe aussi. Ils font un peu l’impasse sur une partie de la culture dans cette carte blanche."
Le porte-parole juge également que l’incitation vaccinale n’a pas été aussi forte que dans d’autres pays : "Ça n’a jamais été aussi exacerbé que chez nos voisins français. On n’a jamais fait ça pour ça. Certains hommes politiques ont pu le rattacher à la vaccination, mais ça n’a jamais été poussé comme ça l’a été en France."
Le CST est voué à être mis au placard
Enfin, Yves Van Laethem précise qu’aucun effet négatif sur la transmission du virus n’est à attribuer au CST : "Ça n’a pas eu un effet délétère par rapport aux endroits où cela a été appliqué. Ça a eu un effet délétère dans l’esprit des gens, qui, étant vaccinés, et accessoirement ayant un pass vaccinal, se sont dit “je peux faire n’importe quoi dans ma sphère privée. Et j’embrasse tout le monde et on est à 15 dans la maison et on danse ensemble…” Il est là l’effet délétère. Mais ce n’est pas l’effet du pass vaccinal, c’est l’effet de la croyance qu’on a eu tous, y compris les scientifiques, dans la protection de la vaccination dans certaines circonstances. Je ne dis pas que le pass était nécessaire, mais il n’a pas conduit à plus de contamination. Ils expriment les choses d’une manière qui me semble biaisée. On mélange plusieurs facteurs et on le tourne comme on veut le tourner par rapport à son secteur. Un secteur culturel que je défends pourtant, régulièrement lorsque je m’exprime dans les médias."
Il conclut en évoquant la mise au placard définitive du CST demandée par les signataires : "Le CST est voué à être mis au placard, quitte à être ressorti en fonction du prochain vaccin, du prochain variant. C’est comme la discussion de l’obligation vaccinale, cela doit être mis au placard, mais ça ne doit pas être enterré. C’est quelque chose qui devrait être réfléchi et appliqué lorsque cela aura du sens."