Séisme en Turquie et en Syrie

Séisme en Turquie et en Syrie : des enfants sauvés, la colère des habitants, un bilan de 23.000 morts

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Par Lavinia Rotili avec agences

Ce vendredi marque le cinquième jour après le séisme qui a fait près de 23.000 morts. Aujourd’hui, plusieurs enfants ont été sortis vivants des décombres vendredi en Turquie et en Syrie, conduisant le régime de Damas à accepter l’envoi de l’aide internationale vers les zones tenues par les rebelles à partir des régions qu’il contrôle.

Le travail des secouristes se poursuit pendant que la situation humanitaire s’aggrave. Un total de 23 millions de personnes sont "potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables", selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui redoute une crise sanitaire majeure.

De son côté, le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme a demandé "un cessez-le-feu immédiat" en Syrie pour faciliter l’aide aux victimes des séismes qui ont dévasté une partie du pays en début de semaine. Un deuxième convoi d’aide de l’ONU, composé de 14 camions, est arrivé vendredi dans le nord de la Syrie sous contrôle des rebelles. Ce convoi ne comprenait toutefois pas de vivres et devrait être suffisant à environ 1100 familles dans la région d’Idleb.

La situation reste toutefois tendue en Syrie, où ces maigres secours ont provoqué la colère des habitants et des militants dans cette région. La grande difficulté réside dans le fait que dans les zones contrôlées par les rebelles (nord et nord-ouest de la Syrie), la quasi-totalité de l’aide humanitaire est acheminée à partir du passage de Bab al-Hawa.

Or l’ONU indique que l’accès à ce passage était perturbé en raison des routes endommagées. La Turquie a indiqué s’employer à ouvrir deux autres passages frontaliers.

En fin d’après-midi, le gouvernement syrien a autorisé l’acheminement de l’aide internationale vers les zones rebelles.

Dans les zones contrôlées par le gouvernement syrien, des avions chargés d’aide humanitaire ont en revanche atterri depuis le drame de lundi à Damas, Alep et Lattaquié, en provenance, entre autres, des Emirats arabes unis, de Russie et d’Iran.

Plus tôt dans la journée, le président syrien Bachar al-Assad s’est rendu vendredi au chevet de victimes du séisme à Alep (nord), pour la première fois depuis le tremblement de terre.

Selon l’ONU, jusqu’à 5,3 millions de personnes risquent de se retrouver à la rue en Syrie.

L’ONU sous le feu des critiques

Pourtant, la question des aides, notamment lorsqu’elle doit être concertée à l’échelle internationale, n’est pas simple à régler : l’ONU est critiquée par les Casques blancs et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour ces aides qui arrivent au compte-goutte.

Son conseil de sécurité affirme qu’il se réunira pour discuter de la situation humanitaire en Syrie après l’évaluation des besoins. Mais des divergences de points de vue persistent entre la Suisse et le Brésil, membres non permanents en charge du dossier humanitaire syrien.

Le PKK annonce la suspension temporaire de ses "opérations" en Turquie

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a décidé la suspension temporaire de ses "opérations" en Turquie, "tant que l’Etat turc ne nous attaque pas" a annoncé un responsable militaire du groupe.

Le PKK, qui mène depuis 1984 une lutte armée contre l’armée turque, est classé comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l’Union européenne.

Toujours du côté turc, la gestion de la crise suscite la colère et la déception parmi les habitants des zones touchées par le séisme. Les secours "ne vont pas aussi vite qu’espéré", a pour la première fois reconnu le président turc Recep Tayyip Erdogan, en visite dans la ville d’Adiyaman (sud), très affectée par la catastrophe.

Dans la journée, le promoteur d’une tour de 12 étages, qui s’est effondrée dans le séisme, a été arrêté alors qu’il tentait de quitter le pays. 800 personnes seraient sous les décombres de la résidence en question.

Sur le même sujet : extrait de notre JT du 10/02/2023

Les aides internationales

Ce vendredi, les aides internationales ont continué d’affluer : les Etats-Unis vont verser 85 millions de dollars d’aide à la Turquie et à la Syrie, et l’Allemagne va envoyer 90 tonnes de matériel par avion. Les Pays-Bas ont quant à eux dépêché en Turquie un avion de transport militaire C-130H Hercules qui sera chargé de transporter des victimes.

Même la Grèce, malgré les tensions récurrentes avec son voisin, a rapidement réagi, envoyant des sauveteurs et 80 tonnes de matériel sanitaire et de premiers soins.

La Belgique va également continuer à contribuer au dispositif d’aide : une équipe logistique appartenant au dispositif interdépartemental d’aide en cas de catastrophe B-FAST s’envolera pour la Turquie samedi matin. Ils vont aider à construire un hôpital de campagne.

Aujourd’hui, les Affaires étrangères tentaient toujours d’entrer en contact avec 24 Belges après les tremblements de terre.

Entre-temps, la secrétaire d’Etat à l’Asile, Nicole de Moor, a demandé à l’Office des étrangers d’accélérer le traitement des demandes de visa de personnes qui ont été touchées par les séismes en Turquie et en Syrie. Les Belges qui veulent aider des membres de leur famille seront ainsi soutenus, a-t-elle expliqué. Dans la majorité, la députée Ozlem Ozen (PS) a lancé un appel au gouvernement afin de faciliter l’obtention d’un visa de moins de 90 jours pour les mêmes circonstances.

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