Le tremblement de terre qui s’est produit lundi à la frontière entre la Syrie et la Turquie est loin d’être le premier dans cette zone habituée aux séismes car coincée entre les failles nord anatolienne et est anatolienne, un système issu de la collision des plaques eurasienne et arabique.
Des tremblements de terre tous les 100 à 200 ans
Sur cette faille est-anatolienne, les séismes majeurs sont observés depuis l’Antiquité. Antioche par exemple en a subi deux en 115 et en 526, tous deux estimés à une magnitude supérieure à 7 sur l’échelle de Richter.
En 115, Antioche et son port Césarée subissent même un tsunami, et l’empereur Trajan, présent sur place avec son successeur Hadrien sont blessés, mais ils s’attelleront à reconstruire la ville.
En 526, Antioche est devenue la plus grande ville de l’empire byzantin derrière la capitale: elle est anéantie et 250.000 personnes y auraient perdu la vie. Un nouveau séisme en pleine reconstruction en 528 puis un pillage par les Perses en 540 signifieront la fin de sa splendeur.
Depuis la fin du Moyen Âge, on recense en moyenne un tremblement de terre de magnitude semblable tous les 100 à 200 ans. Le dernier séisme majeur remonte à 1822, il avait fait entre 20 et 60.000 morts dans la même région.
Regain d’activité depuis un quart de siècle
De 1939 à 1999, une séquence de tremblements de terre a marqué la faille nord-anatolienne, qui limite l’autre flanc de la plaque anatolienne.
Mais depuis une bonne vingtaine d’années, on note que l’activité se déplace vers la faille est anatolienne avec cette série de tremblements de terre :
- 1998 Adana-Ceyhan (magnitude 6,3) : 145 morts
- 2003 Bingöl (magnitude 6,4) : plus de 177 morts
- 2010 Elazığ (magnitude 6,1) : 57 morts
- 2020 Elazığ (magnitude 6,7) : 41 morts
- 2023 Gaziantep
Cette liste ne tient pas compte des séismes survenus ailleurs en Turquie, notamment en 1999 et 2011, années de records en nombre et en magnitude.