Belgique

Selon la Fédération des notaires, le nombre de ventes aux enchères de biens immobiliers en ligne augmente chaque année

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Tout se numérise actuellement dans la société et la vente publique de biens immobiliers aussi. L’acheteur potentiel ne doit plus se déplacer vers une salle des ventes, il peut enchérir partout dans le monde via un ordinateur ou tout autre appareil connecté. Les visites du bien mis en vente, maison, appartement ou terrain, restent évidemment possibles.

Trois ans après le lancement de sa plateforme Biddit, la Fédération du Notariat (Fednot) annonce une augmentation constante des biens immobiliers vendus aux enchères avec 7280 ventes en 2021 et 17.274 depuis le lancement du site internet. Des chiffres qui font dire au directeur général de Fednot, Jean Sap, que "cette croissance indique que Biddit est de plus en plus appréciée par les acheteurs et les vendeurs de biens immobiliers".

D’emblée, la Fednot souligne l’aspect transparent de ce type de vente. Chaque offre est visible par tous les visiteurs du site sans pour autant connaître l’identité des enchérisseurs. Seul le notaire (en charge de la vente) a accès à ce type d’information.

Des avantages, mais "il faut être sûr de son coup"

Comme écrit plus haut, l’un des avantages d’une vente publique en ligne est de pouvoir enchérir sans se déplacer. Jean Sap ajoute que le système est aussi rapide, puisqu’il n’est pas nécessaire de signer un compromis de vente et attendre un délai de trois ou quatre mois. Tout est préparé à l’avance par le notaire. Une fois payé, "il peut emménager dans le bien vendu dès qu’il a payé le prix, c’est-à-dire dans les 6 semaines après l’attribution définitive".

Notons que l’enchère est liante, il n’y a pas de clause suspensive, autrement dit l’acheteur doit payer le montant proposé lors de l’enchère. Il est donc conseillé de consulter la ou les banques au préalable afin de s’assurer du montant qu’il est possible d’emprunter. Melissa Boneté a récemment acquis un bien via une vente publique en ligne : "Pour moi, il n’y avait pas de clause suspensive. Je pense que pour certains, c’est possible, mais pour moi ce n’était pas le cas. Donc, il fallait dans les 2 jours payer les frais de notaire et ensuite directement signer. Un mois et demi après, il fallait que je paye la totalité. Il faut être sûr de son coup et aller voir les banques au préalable."

Caroline Lejeune, présidente de Federia, la Fédération des agents immobiliers francophones de Belgique, insiste elle aussi sur l’aspect contraignant de l’offre. "Il est possible lors d’une vente publique de faire appel à un crédit, mais vous devez être sûr à 100% que vous l'aurez. Or, à l’heure actuelle, avec les nouvelles dispositions que la Banque Nationale a prises avec les expertises obligatoires depuis le 1er janvier 2022, ça devient plus compliqué d’avoir un préaccord de crédit sans expertise et par Biddit, les choses doivent aller plus vite que par une vente de gré à gré".

Quant au vendeur, précise Fednot, il n’est pas obligé de vendre son bien s’il n’obtient pas le prix souhaité. Un prix de départ peut être discuté avec le notaire, mais aussi un montant minimum pour la vente. Quant aux frais, à charge du vendeur, ils "dépendent de la publicité que le vendeur veut faire, du nombre de jours de visite qu’il veut organiser, etc."

Concurrence avec les agences immobilières ?

Selon Fednot, il ne s’agit pas de concurrence, mais d’un système complémentaire à tout ce qui peut exister sur le marché immobilier. Preuve en est que Biddit ne représente que 3% des ventes totales des biens immobiliers vendus en Belgique.

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