"Nous avions des informations selon lesquelles Olivier Vandecasteele allait être condamné à mort." Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, a expliqué jeudi à la Chambre les raisons qui ont conduit le gouvernement à recourir à l'article 167 de la Constitution pour aboutir à la libération vendredi dernier de l'humanitaire belge emprisonné en Iran pendant 455 jours.
Dès la libération, l'exécutif a justifié ce recours en raison d'une menace "grave, imminente et permanente" pour la Belgique.
Selon Vincent Van Quickenborne (Open Vld), il s'agissait non seulement du risque de condamnation à mort mais aussi à la menace d'arrestations arbitraires de Belges en Iran ou dans des pays amis de ce régime. "Nos services de sécurité disent que la menace a diminué", a rappelé le ministre de la Justice. Le sort d'Olivier Vandecasteele était lié au sort d' Assadolah Assadi. "C'est la réalité. Ceux qui disent autre chose ne connaissent pas le dossier", a conclu Vincent Van Quickenborne.
La ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib (MR), a de son côté indiqué que le diplomate iranien faisait l'objet d'une interdiction d'entrée dans la zone Schengen et d'une notice bleu d'Interpol.
Ces réponses n'ont pas convaincu les députés d'opposition Peter De Roover (N-VA), Ellen Samyn (Vlaams Belang) et Sophie Rohonyi (DéFI) qui interpellaient le gouvernement à ce sujet. "La Belgique a agi exactement comme l'espérait le régime iranien", a déploré Sophie Rohonyi, appelant à abroger le traité de transfèrement conclu avec ce pays qui "légalise cette odieuse diplomatie des otages." "Traité ou pas, échange de prisonniers ou pas, il continuera sa diplomatie des otages", a réagi le député de la majorité Malik Ben Achour (PS) sur Twitter.