Les migrants qui tentent d’entrer en Pologne, en Lettonie et en Lituanie depuis la Biélorussie sont confrontés à des conditions de plus en plus difficiles. Selon Médecins Sans Frontières (MSF), certains se sont cachés dans le froid et dans les forêts pendant si longtemps que certains de leurs membres doivent être amputés. Les refoulements à la frontière les empêchent d’obtenir à temps les soins dont ils ont besoin.
Ces dix-huit derniers mois, des milliers de personnes venues d’Irak et de Syrie, entre autres, ont tenté de rejoindre l’Union européenne en passant par la zone frontalière boisée. Comme il gèle généralement de -10 degrés la nuit, beaucoup d’entre eux se blessent aux bras et aux jambes. Selon MSF, au moins 14 personnes, dont des enfants, ont été si gravement blessées ces dernières semaines qu’elles ont dû être emmenées à l’hôpital. Dans certains cas, l’amputation était inévitable.
La Pologne, la Lettonie et la Lituanie refusent les migrants et les renvoient. Mais selon la Convention des Nations unies sur les réfugiés, chacun a le droit de demander l’asile à la frontière. Les trois pays de l’UE estiment qu’ils doivent refuser les migrants car la Biélorussie les enverrait délibérément à la frontière dans l’espoir de déclencher une nouvelle crise européenne des réfugiés.
La semaine dernière, la Lituanie a prolongé l’état d’urgence à la frontière afin de permettre des contrôles plus stricts de tous les véhicules. Selon MSF, des personnes présentant des blessures évidentes ont également été refoulées par les gardes-frontières. L’ONG rapporte que les cas les plus graves ont toutefois été admis et opérés en Lituanie. MSF trouve choquant que les refoulements se poursuivent.