L'augmentation soudaine du volume d'eau du lac en août a emporté quelque 7000 tonnes de sel déjà extraites, ce qui représente une perte financière d'environ 235.000 dollars, assure Maguette Ndiour, alors que 3000 familles de la région gagnent leur vie grâce à l'extraction du sel. A présent que la profondeur a augmenté, impossible d'extraire le sel traditionnellement, c'est-à-dire de remplir un seau en se tenant debout sur le lac. Et la plupart des hommes ne savent pas nager.
La salinité du lac a aussi fortement diminué avec les abondantes eaux de pluie. Une mauvaise nouvelle pour le tourisme car "avec moins de sel, le lac va perdre sa couleur rose" due à la présence d'un micro organisme qui développe un pigment rouge pour résister à la concentration de sel et au soleil, affirme M. Mbaye.
C'est ce que constate Julien Heim, un touriste français de 21 ans qui débarque tout juste d'un petit tour en barque sur le lac.
"C'était cool mais il n'y a plus de terrasses sur les berges et le lac n'est plus rose", souligne-t-il.
A quelques mètres de là, dans le village au bord du lac, Maimouna Fedior, mère de quatre enfants, a perdu une grande partie de sa marchandise (des peintures, des masques et des bibelots en bois) lorsque les eaux ont inondé sa boutique. Elle a dû se trouver un autre espace à l'intérieur des terres et espère une aide de l'Etat. "Nous, on ne connaît que le tourisme", confie-t-elle. "Moi, ça fait 30 ans que je suis là. Mes enfants, je paie leur école avec ça, je les nourris avec ça", lâche-t-elle, dépitée.