En Allemagne, 180 000 citoyens sont actuellement engagés dans un service volontaire. Parmi eux, une majorité de jeunes. Mais pas seulement. Dernier en date, le service volontaire fédéral est, lui, effectué par 36.000 Allemands, dont 40% de plus de 27 ans.
Né il y a bientôt deux ans, ce nouveau service remplace en fait le "Zivildienst": le service civil obligatoire, supprimé en juillet 2011, parallèlement à l’abolition du service militaire obligatoire. Peu alors avaient cru à la viabilité de cette initiative. Pourtant, très vite, l’évolution est positive. Alors que les autres services volontaires sont réservés à la jeunesse, le service fédéral est quant à lui ouvert à tout citoyen allemand dès 18 ans. Et même s’il reste privilégié par les jeunes, en quête d’orientation professionnelle, le "Bufdi" (Bundesfreiwilligendienst) plaît également à d’autres générations. Le volontaire peut choisir une institution de son choix - hôpital, crèche, maison de repos, centre d’accueils pour handicapés, etc. - pour ensuite y effectuer son service d’une durée de 6 à18 mois. L’institution qui l'accueille ne paie rien ou presque: le service est entièrement financé par l’Etat allemand à hauteur de 160 millions par an. Un montant important mais qui s’avère déjà insuffisant au regard de l’engouement des Allemands pour ce programme.
Certains détracteurs soulignent l’attrait financier que représente le service fédéral: chaque volontaire reçoit en effet jusqu’à 350 euros maximum. Mais au sein du ministère en charge du service, on insiste sur la nature de cette rémunération: une indemnité pour travail rendu à la société, mais en aucun cas un salaire suffisant pour en vivre.
Quoi qu’il en soit, l’Allemagne semble avoir réussi à mobiliser ou raviver l’idéalisme des Allemands.
Perrine Willame, Journaliste
