Belgique

Seuls Doel 4 et Tihange 3 seraient disponibles pour éviter la pénurie d’électricité en 2025, selon l’AFCN

Seuls Doel 4 et Tihange 3 seraient disponibles pour éviter la pénurie d’électricité en 2025, selon l’AFCN. Photo d'illustration.

© AFP – John Thys

C’est une information que nos confrères de la VRT ont publiée ce dimanche. Ils ont mis la main sur la dernière note que l’AFCN, l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire, adresse au gouvernement. La Vivaldi, à la recherche de solutions pour éviter une pénurie d’électricité au cours de l’hiver 2025-2026, voire de l’hiver suivant, avait demandé à l’AFCN d'étudier si d’autres réacteurs, plus anciens et qu'il est prévu de fermer avant fin 2025, pourraient être prolongés deux hivers de plus.

Dans ses conclusions, l’AFCN estime que prolonger d’autres réacteurs, tels Doel 1, Doel 2 et Tihange 1 ne serait pas possible. Il faudrait, estime l’AFCN compter uniquement sur Doel 4 et Tihange 3, les deux réacteurs les plus jeunes que le gouvernement a prévu de prolonger de 10 ans. 

Doel 4 et Tihange 3 devront passer par une période de travaux pour les préparer à fonctionner 10 ans de plus. Ces travaux pourraient être décalés, suggère l’AFCN, afin de disposer de ces deux réacteurs au cours de l’hiver 2025-2026.

L’AFCN se rallie au point de vue d’Engie

Voilà une note qui pourrait bien couper l’herbe sous le pied de ceux qui misaient encore sur une prolongation d’un ou deux ans des réacteurs nucléaires belges les plus anciens dont l’arrêt est planifié d’ici fin 2025. Dans cette note dévoilée par la rédaction de la VRT, l’AFCN est catégorique: aucun des trois réacteurs les plus anciens, Doel 1, Doel 2 et Tihange 1, ne pourrait être prolongé au-delà de la date d’arrêt prévue.

Il y a quelques semaines, c’était une piste. Elle était même suggérée par Elia qui, dans une note adressée au gouvernement le 1er février tirait la sonnette d’alarme sur les risques d’approvisionnement en électricité au cours des hivers 2025-2026 et 2026-2027, comme le relate la VRT. Elia, explique la VRT, ne voyait pas d’autre solution car les autres pistes (batteries, économies d’énergie, nouvelles centrales au gaz) seraient insuffisantes.  À l'époque, il était aussi entendu que Doel 4 et Tihange 3, les deux réacteurs les plus récents, seraient indisponibles jusqu’en novembre 2026, le temps de les moderniser avant leur prolongation pour dix ans.

Le gouvernement avait donc décidé d’étudier cette option de la prolongation, pour une courte durée, de quelques-uns des trois plus anciens réacteurs. Il a été demandé à Engie, l’exploitant des centrales, d’analyser cette possibilité de prolonger les plus vieux réacteurs. Engie a répété ce qu’il avait déjà dit: ce ne sera pas possible pour des raisons de sûreté, des raisons d’organisation et par manque de combustible.

Dans la note qu’elle a adressée au gouvernement ce 1er mars, l’AFCN rejoint Engie dans ses arguments et ses conclusions et argumente que l’on ne pourra pas compter sur les réacteurs de Doel 1, Doel 2 et Tihange 1 au-delà de 2025.

La solution de l’AFCN : Doel 4 et Tihange 3, les deux réacteurs les plus récents

La "sécurité d’approvisionnement" est au centre des préoccupations de l’AFCN. Dans sa note, cette notion apparaît 16 fois, relève la VRT au côté de celle d’"intérêt général". Il faudra "une production d’électricité nucléaire supplémentaire dans les hivers à venir", relève l’AFCN.

Pour y arriver, il n’y aurait pas d’autre solution que d’utiliser les réacteurs de Doel 4 et Tihange 3, même si ces derniers devaient normalement être mis en pause le temps des travaux de réhabilitation nécessaires à leur prolongation pour dix ans. C’est le scénario alternatif proposé par l’AFCN. Un scénario de ce type est d’ailleurs sur la table depuis quelques semaines, comme nous l’évoquions fin février.

Dans le nouveau plan de l’AFCN, Doel 4 et Tihange 3 produiraient de l’électricité au cours des hivers 2025-2026 et 2026-2027. Les travaux nécessaires à leur prolongation pour dix ans seraient reprogrammés à une date ultérieure, après 2026, lors de l’entretien annuel d’été. Ces travaux devraient être bouclés pour 2029.

Selon l’AFCN, cette nouvelle planification des travaux pourrait se dérouler en toute sécurité car il s’agit des réacteurs les plus récents pour lesquels il serait aussi plus facile de commander du nouveau combustible.

Il faut à présent voir ce qu’en pense l’exploitant, Engie. Selon la VRT, l’AFCN aurait contacté Engie et il y aurait une ouverture. Nous avons posé la question à Engie où l'on nous répond qu’on n’a "pas reçu de demande officielle à ce stade de réaliser des études pour un tel scénario". "Nous réalisons les études préparatoires compte tenu du cadre actuel connu", poursuit-on chez Engie où l’on ne fera pas d’autres commentaires pour le moment.

La balle est donc dans le camp du gouvernement qui devra trancher. Le point sera à l'ordre du jour d'un kern, un conseil des ministres restreint, ce lundi 6 mars. 

Belgique : le kern se réunit pour discuter de la sécurité d'approvisionnement en électricité (B. Hupin, LP 06/03/23)

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